« On est tous écœurés ! ». Une trentaine de citoyens nanterriens ont répondu à l’appel de l’association Nanterre d’avenir, mardi 27 novembre, de 19 à 21 h à la maison du Chemin de l’île, pour discuter des problèmes de stationnement, agréger leurs demandes et peser aux prochaines élections municipales de 2020. Présents, plusieurs responsables politiques de la majorité municipale ont tenté d’apporter des réponses et de rassurer des habitants en colère, sans grand succès.

Avant même le début de la réunion, une dame s’introduit et lâche ses nerfs sur Zacharia Ben Amar (PS), médiateur de la soirée et adjoint à l’éducation. « Là où j’habite, rue de la Source, il y a tellement de travaux que c’est les tranchées, c’est Verdun ! La mairie ne met pas de place de stationnement de remplacement et nous, on collectionne les PV, c’est une honte ! », déplore-t-elle sans ambages. « Venez donc vous asseoir et en discuter », tente d’apaiser l’élu.

« Non, c’est une honte, je suis hors de moi, pour vous, on n’est que des banques à payer et on doit fermer notre bouche ! », agonit-elle. « Je ne suis pas responsable du stationnement, c’est justement pour régler ce genre de problèmes que vous avons cette réunion ce soir », réplique Zacharia Ben Amar en tentant d’éviter la patate chaude. « Nous allons partir avec des propositions et pas de solutions », a-t-il ensuite prudemment déclaré, en forme d’introduction.

Si l’association Nanterre d’avenir, créée en 2017 par Esmahane Biri, promet une réflexion indépendante des partis politiques, de nombreux conseillers municipaux de la majorité étaient présents. L’écologiste Alexis Martin a ainsi, lui, tenté d’alerter sur l’enjeu environnemental et de santé que représentent les voitures, sans soulever un grand intérêt auprès des citoyens présents, en « recherche de solutions concrètes ».

Gilles Gaucher Cazalis, l’élu en charge du stationnement, n’était pas prévu au programme, mais s’est invité dans le débat 50 min après le début. Il a dû essuyer la colère des habitants, qui déplorent trop peu de places disponibles, de nombreuses voitures-épaves, ou encore la fermeture et la dégradation générale de l’état des parkings. Enfin, les citoyens présents ont insisté sur le fait qu’ils souhaitaient être consultés avant toute décision municipale concernant le stationnement.

Plus de 400 000 voitures passent par Nanterre tous les jours,tandis que les quelques 93 500 habitants de la ville génèrent une flotte de 100 000 voitures. L’espace public, lui, ne compte que 10 000 places de stationnement, payantes pour un quart d’entre elles. L’abonnement mensuel résidentiel, fixé à 8 euros, fait partie des moins chers des Hauts-de-Seine (de 7,50 euros à Sceaux jusqu’à 50 euros à Levallois-Perret, Ndlr).

Au terme de ce débat houleux, l’association a retenu plusieurs propositions. Elle appuiera ainsi la création de stationnements en zone bleue, la mise en place de garages solidaires pour permettre d’endiguer les pratiques de mécanique sauvage, et la programmation de travaux de sécurisation et de rénovation des parkings.