Six des patientes avaient porté plainte contre ce kinésithérapeute pour des agressions sexuelles commises entre janvier 2017 et mars 2018. Trois des victimes étaient sur le banc des parties civiles, lundi 5 novembre, pour témoigner de pratiques peu recommandables, rapportent nos confrères du Parisien. L’homme écope de deux ans de prison avec sursis, assorti d’une interdiction définitive d’exercer.

Il aura nié jusqu’au bout, arguant ne pas connaître les patientes, ou mettant en avant leur supposée « jalousie ». En lunettes noires, droit derrière la barre des accusés, le kinésithérapeute est allé jusqu’à avancer qu’une des patientes le « draguait », et qu’elle se trompait sur la nature de ses massages.

Son argumentaire n’aura toutefois guère convaincu le tribunal, face aux témoignages glaçants des victimes. Flore, la première à avoir déposé plainte le 27 mars 2018, décrit un soin du genou qui dérape en massages des cuisses, puis en attouchement sous la culotte.

Les victimes décrivent un mode opératoire similaire. Après des séances « normales », le praticien a les mains très baladeuses. Les femmes pensent d’abord à des maladresses, en raison de la cécité de l’homme de 40 ans. Malgré le « malaise » ressenti, les femmes reviennent au cabinet de Nanterre où l’homme était assistant collaborateur. Mais les attouchement se répètent.

La ligne de défense de Maître Matthieu, l’avocat du prévenu, s’est concentrée sur le fait que les prévenues étaient revenues dans le cabinet : « Madame, vous dénoncez des faits de juin 2017 et vous revenez en août, en plein été, chez cet agresseur patenté ? » L’argument est balayé par la procureure : « Toutes les victimes ont pensé à des gestes malencontreux à cause de son handicap. Mais lui ne parle jamais de maladresse. Ni de gestes liés à sa pratique. Il dit juste que toutes ses patientes mentent. »

Clou de l’indignation, le kinésithérapeute avait déjà été condamné lors de sa formation, où, là aussi, il avait eu un comportement inapproprié. Il avait embrassé de force une de ses condisciples, puis glissé ses mains dans son pantalon. D’abord mis en examen pour viol, il avait finalement été condamné pour agression sexuelle. Aucun suivi n’avait été mis en place et le kiné avait pu continuer à pratiquer dans le cabinet de Nanterre.