Évènements, centre commercial aux 221 boutiques, œuvres d’art, parc hôtelier, transports en commun conséquents, salle de spectacle dernier cri… Les atouts de la Défense sont nombreux pour ameuter les touristes, qui sont plus de huit millions par an à venir visiter ce quartier limitrophe de Paris, dont 6 millions hors tourisme d’affaires, selon les dernières données disponibles remontant à 2009. Pourtant, il n’est pas chose aisée de trouver des informations sur place, le musée qui se trouvait dans les sous-sol du point information ayant fermé il y a quelques années.

La volonté de Paris La Défense, le gestionnaire et aménageur du quartier des affaires, de consacrer le lieu comme destination touristique est pourtant forte, mais il semblerait que de moins en moins de visites guidées y soient menées. Les quelques services touristiques ayant fermés, les guides libéraux estiment avoir de plus en plus de mal à s’informer pour préparer leur visite. Il semblerait qu’il y ait encore des améliorations à faire avant que les touristes ne se rendent à la Défense pour autre chose que de faire des emplettes aux 4 Temps.

« Avant, il y avait des cars d’Espagnols et de Japonais qui venaient, mais comme on ne leur propose rien, ils ne viennent plus », confie de ses souvenirs Saïd Aoutia, le guichetier du carrousel situé aux pieds de l’Araignée rouge de Calder. Il est effectivement plutôt rare de croiser sur la dalle des groupes de touristes, appareil photo pendu autour du cou, attentifs tantôt à la guide qui leur fait découvrir le quartier, tantôt à l’architecture des lieux. Pourtant, les visites guidées n’étaient pas si rares il y a quelques années.

« Avant il y avait plus de matière pour avoir de l’information, regrette Elvira Bretillot, guide libérale, interrogée par La Gazette il y a deux semaines. Dans le sous-sol du point info, il avait une grande maquette avec tous les projets en cours, donc c’était super pour s’informer, et que les visiteurs puissent visualiser les choses. Mais le musée a fermé, ils ont abandonné. » La guide organisait une visite de la Défense en septembre dernier, et a eu un « mal fou » à la préparer : « J’ai dû tirer les informations sur différents articles de journaux », regrette-t-elle.

Le musée de la Défense, fermé en 2013, retraçait l’histoire du quartier, et proposait gratuitement la consultation de nombreuses maquettes, plans et photographies des lieux.

Le musée de la Défense, fermé en 2013, retraçait l’histoire du quartier, et proposait gratuitement la consultation de nombreuses maquettes, plans et photographies des lieux. Defacto, du nom de l’ex-gestionnaire devenu Paris La Défense en 2018, avait pris la décision de le fermer définitivement, au motif que le musée vieillissait et que son manque d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite posait problème. Visiblement, « l’espace ne répondait plus aux exigences de l’établissement ». A la place, un espace information a été créé, permettant aux touristes et salariés d’obtenir certains renseignements, principalement venant de brochures.

Le musée n’est pas le seul service ayant disparu. L’âge d’or du tourisme de la Défense voyait exister en son sein d’autres dispositifs utiles ou ludiques pour les visiteurs d’agrément. Au début des années 2000 existait ainsi un petit train. Celui-ci proposait des trajets au départ de la grande Arche, et durait environ une trentaine de minutes, rythmé par les commentaires instructifs de son chauffeur, Jean-Michel Hermans. Une manière astucieuse de visiter les 31 hectares d’espace piéton qu’offre la dalle, qui a cependant pris fin en septembre 2006, suite à une fréquentation qui ne cessait de diminuer.

Jadis, il existait également une boutique de souvenirs, située au pied de la Grande arche, qui vendait principalement aux touristes des cartes postales, vêtements, mugs, stylos, glaces et boissons. Cette dernière a vu ses portes se fermer en janvier 2008, après de nombreuses années d’existence. Aujourd’hui, l’offre touristique se base principalement sur le centre commercial des 4 Temps, les évènements organisés et la collection d’œuvres d’art du quartier.

La Défense voit transiter entre ses tours plus de huit millions de touristes par an, dont six millions de touristes d’agrément, d’après les chiffres issus d’une étude commandée en 2009 par le Département des Hauts-de-Seine. L’enquête permettait l’établissement d’un portrait robot du visiteur : 51 % des personnes interrogées disaient venir pour le shopping, même si 20 % alliaient cela à la découverte du site. Le classement en zone touristique du quartier d’affaires, intervenu en 2008, ne semble pas avoir été suivi d’un afflux massif. Il a cependant permis au centre commercial d’accueillir des clients le dimanche.

Depuis 2015, Paris La Défense propose le Paris la défense art collection, un parcours pédestre des 69 œuvres d’art qui jalonnent le quartier des affaires.

Pour accueillir tous les visiteurs, le quartier dispose d’un réseau de transports par lequel transitent 500 000 personnes par jour en moyenne, et d’un parc hôtelier de plus de 6 000 chambres sur tous les niveaux de gamme, qui se porte plutôt bien (voir encadré). « Le secteur hôtelier du quartier d’affaires confirme sa croissance en présentant au 2e trimestre 2018 un taux d’occupation de 77,2 %, soit une hausse de 3 points par rapport à la même période en 2017 », se félicitait Paris La Défense en septembre dans un communiqué. Le prix moyen et le revenu par chambre disponible sont également en augmentation.

« Nous mesurons avec ce baromètre l’évolution de la mixité des usages dans le quartier, et notamment l’augmentation de la dimension tourisme et loisir, mettait alors en avant Marie-Célie Guillaume, directrice générale de Paris La Défense. Nous bénéficions ici de nombreux atouts propres aux quartiers d’affaires comme la forte desserte par les transports en commun ou l’environnement architectural unique. »

« Tous ces éléments font du quartier une destination qui propose à la fois une expérience touristique exceptionnelle en Europe, avec la praticité du territoire fréquenté par 200 000 personnes quotidiennement », poursuivait-elle. Pour développer une activité touristique florissante, l’organisme public de gestion et d’aménagement du quartier a également misé sur un calendrier événementiel diversifié, en proposant des expositions d’art, des concerts, des festivals comme l’Urban week, ou encore des événements sportifs.

Depuis 2015, l’établissement public propose le Paris La Défense art collection, un parcours pédestre des 69 œuvres d’art qui jalonnent le quartier des affaires, dans l’optique de faire de la Défense un musée à ciel ouvert. L’objectif est de « mettre en avant ce patrimoine culturel unique en créant une véritable identité fédératrice à cet ensemble hétérogène, le rendre plus accessible et visible », détaille le site internet de PLD.

Le secteur hôtelier de la Défense en hausse au second trimestre 2018

Au 2e trimestre 2018, le taux d’occupation des hôtels du quartier d’affaires, s’élève à 77,2 %, avec une hausse de 3 points par rapport à la même période en 2017. « La catégorie haut de gamme se distingue toujours par le taux d’occupation le plus élevé (83,9 %) et la plus forte progression (+ 5,6 points), suivie de la catégorie économique (avec un taux d’occupation de 77,9 % et une hausse de + 3,6 points) et du milieu de gamme (74 % de taux d’occupation et une hausse de + 3,7 points) », indiquait à la rentrée un communiqué de l’établissement public Paris La Défense.

Le début d’été 2018 enregistre un pic d’activité grâce à l’augmentation du trafic passagers des aéroports parisiens (+ 2,1 % en mai, et + 6 % en juin) et au retour de la clientèle internationale (opérée depuis début 2017), en cumulant les touristes de loisirs et les touristes d’affaires. Quant aux perturbations du trafic ferroviaire liées aux grèves des cheminots depuis avril dernier, elles n’ont pas troublé l’activité des hôteliers de la Défense.

Le prix moyen d’une nuitée poursuit sa hausse entamée en début d’année 2018 (+ 4,8 %) pour atteindre 119,4 euros. « Cette hausse concerne toutes les catégories, mais c’est le segment du milieu de gamme qui enregistre la plus forte hausse (+ 6,8 %) comparé au segment économique (+ 4,8 %) et au haut de gamme (+ 4 %) », précise le communiqué. Cette hausse a davantage été marquée en avril et s’explique par le décalage des vacances scolaires du mois d’avril entre 2017 et 2018.

Au global, le revenu moyen par chambre disponible augmente de près de 10 % par rapport à la même période en 2017.Cette hausse se ressent plus en avril (+ 14,2 %) qu’en juin (+ 9,7 %) et mai (+ 6,9 %). En effet, l’activité d’affaires sur le quartier a ralenti en mai, en raison des 2 ponts (Fête du travail et 8 mai, Ndlr), plus longs cette année, ceux-ci ayant couvert quatre jours, contre seulement trois jours l’an dernier.