Trois hommes sont jugés au tribunal correctionnel de Nanterre de lundi après-midi à mardi 6 novembre au soir. Ils sont accusés d’avoir enlevé, séquestré et violenté un garagiste de Courbevoie, rapportent nos confrères du Parisien. Ils risquent jusqu’à dix ans d’emprisonnement.

Les faits remontent au 25 juin 2017. L’homme se serait fait intercepter sur le chemin du commissariat de Courbevoie, où il devait aller pour se tenir au courant de l’avancée de sa plainte, car il s’était fait voler son camion. Mais quatre hommes l’ont fait monter de force dans une Golf alors qu’il était au téléphone, et l’ont emmené à Saint-Denis, où vit l’un des prévenus, surnommé « Boucan ».

Là-bas, l’homme subit un passage à tabac très violent. La mâchoire de la victime est fracturée à deux endroits, sa joue est lacérée avec un tesson de bouteille. Lors de l’interrogatoire, les trois prévenus, âgés de 32 à 35 ans, prétendent que leur différend porterait sur la réparation d’une voiture.

Une thèse peu crédible pour l’accusation, qui relève de nombreuses imprécisions chez les trois hommes. L’un des prévenus était déjà mis en examen pour trafic d’héroïne. Selon une source anonyme citée par le Parisien, sept kilos d’héroïne auraient été confiés à la victime… et auraient disparu. L’enquête de la police épouse la thèse d’un règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants.

Autre élément d’enquête qui pèse dans la balance : un tee-shirt d’un des agresseurs, plein de sang, a été retrouvé par les forces de l’ordre. Ce dernier prétend que c’est en raison du sacrifice d’un mouton à l’occasion de l’Aïd. Or, en juin 2017, c’était la fin du ramadan et non la période de l’aïd-el-kébir.

Les deux autres prévenus étaient des « amis » de la victime. Ils nient eux aussi en bloc tout lien avec un trafic de drogue, ils affirment avoir été présents pour aider leur ami dans cette situation difficile. Lors de l’enlèvement, la victime aurait crié qu’elle n’avait « rien fait, rien dit », selon des témoins interrogés par la police. Le quatrième homme, conducteur de la Golf qui a emmené de force la victime à Saint-Denis, n’a, lui, jamais été identifié.