« De l’action plutôt que des tergiversations ! », annoncent-ils sans ambages dans leur dossier de presse commun. Les sept conseils départementaux de petite comme de grande couronne francilienne ont lancé, mardi 2 octobre, un fonds d’investissement doté de 150 millions d’euros pour 2019. Ce financement sera géré par un établissement public interdépartemental.

Lors de leur conférence de presse commune, les présidents des Départements concernés ont indiqué leur souhait d’être rejoints par la mairie de Paris comme par la Région Île-de-France. Ce fonds d’investissement « sera intégralement consacré au financement de projets d’intérêt interdépartemental, concrets et structurants, gages de solidarité et d’attractivité territoriales », plaident les sept Départements dans leur dossier de presse.

En parallèle de ce fonds de 150 millions d’euros, ils se proposent de « financer le doublement » de leur contribution au Fonds de solidarité pour les Départemetnts de la Région Île-de-France (FSDRIF), dont le montant actuel est de 60 millions d’euros par an, « pour atteindre 120 millions d’euros par an », et demandent au gouvernement « une modification législative » permettant cette augmentation.

Depuis plus d’un an maintenant, la réforme annoncée de la gouvernance francilienne par le gouvernement laissait entendre à ces présidents des conseils départementaux franciliens que leurs institutions pourraient disparaître au profit d’autres modes de gouvernance. Refusant tout net cette possibilité, ils avaient lancé une campagne de communication envers leurs administrés. Dans les Hauts-de-Seine, le rapprochement se poursuit avec les Yvelines tant que l’Etat n’indique pas son refus de la fusion prévue.

Le niveau d’abondement financier de chaque conseil départemental est calculé « en proportion de leur capacité d’investissement » (5 % sur la période 2015-2017, Ndlr) et « de leur niveau d’épargne nette » (7 % de l’épargne nette 2016, Ndlr). Les Hauts-de-Seine en sont le premier payeur avec 62,2 milions d’euros, suivis des Yvelines avec 27 millions d’euros, du Val-de-Marne avec 16 millions d’euros, puis de la Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne avec 13 millions d’euros, et enfin du Val-d’Oise et de l’Essonne avec un peu plus de 9 millions d’euros.

Plaidant « un instrument mutualisé d’action et non un nouvel échelon de gouvernance supplémentaire », les conseils départementaux réunis avancent que ce nouveau fonds interdépartemental sera utillisé pour des projets qui « dépassent le cadre d’un seul département », citant « certains projets de rénovation urbaine, de déplacements ou dans le domaine social ». Ils évoquent notamment la nouvelle plateforme dédiée à l’hébergement et à des services pour adultes avec handicap psychique, notamment l’autisme, située aux Mureaux, initialement créée par le conseil départemental des Yvelines, mais ouverte à tous les patients franciliens.

Se comparant aux 14,6 millions d’euros d’investissement annuel effectués en 2017 par la Métropole du Grand Paris, ainsi qu’aux 1,6 milliard d’euros du conseil régional d’Île-de-France, les Départements franciliens mettent en avant leur investissement annuel 2017 d’environ 2 milliards d’euros, affirmant être « des acteurs incontournables de l’investissement public en Île-de-France ».

La mairie de Paris aurait « émis le souhait d’être de la partie, a rapporté le président PS de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel », assure le site internet d’actualités locales 94Citoyens. Le siège du futur établissement interdépartemental chargé de ce fonds sera situé à Cergy, au sein du siège du conseil départemental du Val-d’Oise.