McDonald’s avait annoncé une session de recrutement, mardi 25 septembre de 9 h à 11 h 30, par flyers, en affiches dans le métro ou sur son restaurant situé au pied de la Grande arche, mais aussi sur le réseau social Snapchat pour toucher un public plus jeune. De nombreux candidats étaient présents le jour J : le slogan de McDonald’s, « venez comme vous êtes », ne semble pas valoir uniquement pour ses clients, mais aussi pour de potentiels futurs salariés.

L’enseigne américaine, installée depuis 40 ans en France, compte désormais plus de 1 400 restaurants. Elle s’est si solidement ancrée dans le paysage de la restauration que la France constitue maintenant son deuxième marché mondial après les Etats-Unis en chiffre d’affaires. Mettant aujourd’hui en avant une politique d’embauche « en faveur de l’égalité des chances », elle attire de plus en plus de jeunes chômeurs qui ont des difficultés à trouver un emploi, et souvent un premier emploi.

Il est 9 h du matin, plusieurs candidats font déjà la queue pour rejoindre le petit carré des recruteurs, au deuxième étage du McDonald’s, en lisière de l’enceinte du centre commercial des 4 Temps. Les regards sont fixes, un candidat relit son CV nerveusement. Ses mains, qui tiennent la feuille en face de son visage, tremblent légèrement.

Certains jaugent le petit groupe de recruteurs du regard, pendant que d’autres essaient de capter des bribes d’informations. Les sessions se passent en bout de restaurant, même si l’étage n’est pas privatisé. Un client au regard endormi prend son petit déjeuner à quelques tables des entretiens. Un écouteur posé sur le dessus de son oreille gauche, il reste insensible à la scène qui se déroule sous ses yeux.

« Je veux avoir une première expérience sur le territoire français », explique Kimberly avec un petit accent. Cette Péruvienne de 34 ans ne trouve pour l’instant pas de travail. Alors, elle espère bien que « cette fois, ce sera la bonne ». Après l’entretien, elle glisse « réponse vendredi » en haussant des épaules.

Makhlouf, lui, accompagne un copain qui cherche du travail. Après avoir travaillé quatre ans au « McDo », il a quelques conseils pour son ami, et l’attend en bas du restaurant. Ce dernier, qui relisait justement son CV en attendant, finit parmi les premiers. Il redescend les marches assez lentement, pas forcément satisfait de lui-même. Après plusieurs petits boulots en Algérie, il espère pouvoir trouver un emploi un peu plus stable en France.

Aïcha a 18 ans, elle est venue de Cergy (Val d’Oise) avec une amie mineure de 16 ans. « Ils m’ont demandé pourquoi le McDo, et je leur ai répondu que j’ai choisi celui de la Défense parce que je voulais sortir de mon environnement, raconte-t-elle. Après, j’ai choisi la restauration rapide parce que c’est facile d’accès. »

Selon les dernières statistiques communiquées par la branche française de McDonald’s, en 2016, l’enseigne serait la deuxième recruteuse de jeunes en France. Elle avance ainsi que 66 % de ses « équipiers » ont moins de 25 ans, et une méthode de recrutement par simulation réalisée en partenariat avec Pôle emploi. L’entreprise est donc réputée pour engager sans difficultés des candidats sans expérience dans le secteur de la restauration.

C’est l’exemple de Damien, qui a déjà travaillé « en manutention et en caisse ». Le jeune homme de 22 ans vient du 13e arrondissement de Paris ce mercredi matin à la Défense. « Je suis là parce que c’est mon ancien manager qui me l’a conseillé, il m’a dit qu’ils formaient très bien », explique-t-il. Nadia, étudiante de 23 ans en informatique à l’université de Nanterre, sort de con côté quelque peu déçue de l’entretien : « Je suis venue parce que les jobs étudiants sont dans la restauration, mais ça ne l’a pas fait, parce que j’ai pas encore mon emploi du temps. »

Toujours en recherche de nouveaux salariés, McDonald’s n’hésite pas à communiquer directement sur les réseaux sociaux utilisés par le jeune public constituant la majeure partie de ses troupes. Ce qui fonctionne à en croire Arketa, 18 ans, qui « cherche vraiment du travail » et n’a pas de diplôme hormis son Bac : « J’ai été au courant parce qu’ils ont fait une annonce Snapchat en fait, ils ont pris en photo le flyer, et du coup, j’ai vu l’annonce ».