« Pour l’instant, on est en ouverture partielle », glisse Antoine de Tilly, le directeur de la Maison de l’amitié, située place Carpeaux, à quelques pas du Cnit. Les vitres en plexiglas attenantes de son bureau ont été endommagées et alors que personne n’était présent au centre, une première fois dans la nuit du 24 juin, puis lors du week-end du 21 au 23 juillet.

Depuis le 10 septembre, la Maison de l’amitié, qui accueille des personnes en grande précarité, a réouvert ses portes et fonctionne normalement. « Les vitres ont été vandalisées, c’est du verre de sécurité… on a évidemment porté plainte les deux fois au commissariat de la Défense », précise, le 6 septembre dernier, son directeur dans son bureau, copie du procès-verbal sous les yeux.

« On se doute, sans en être sûr, que c’est un sans-abri, suppose-t-il. Le centre est fermé le jeudi après-midi, le monsieur a voulu rentrer sans s’être inscrit alors nous avons dû lui refuser l’entrée. » Le directeur s’inquiète, ce 5 septembre, surtout du coût des réparations : « Ces vitres de plexiglas sécurisé doivent être taillées sur mesure, c’est onéreux. […] Heureusement qu’on a un fond de secours. »

« Il faut être compréhensif, tempère-t-il, on accueille des gens qui ont parfois tout perdu, ils peuvent vivre ce qui semble anodin comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Au regard de leur parcours de vie, il ressentent le besoin de se défouler, dans ce cadre, la Maison de l’amitié peut être un catalyseur, car elle représente l’autorité, la société. » Un incident de ce genre s’était produit pour la dernière fois début 2017, poursuit Antoine de Tilly : « Mais c’était de moindre envergure. »

Jusqu’aux réparations, intervenues le 10 septembre dernier, l’espace n’a pu jouer son rôle habituel : « Concrètement, on fonctionne de façon réduite, on ne peut plus accueillir les gens au local pour les ‘‘P’tits Cafés’’, que l’on a délocalisé à quelques pas de là sous la nef, à côté de la bagagerie. » Ces « P’tits cafés », première activité historique de la Maison de l’amitié, ouverte il y a 20 ans, réunit les gens autour d’un café gratuit de 7 h à 8 h 30 du mardi au vendredi.

« Depuis, on continue quand même certaines de nos activités, les gens qui viennent peuvent prendre une douche, poursuivre leur cours de français ou assister aux entretiens prévus avec les assistants sociaux, détaille Antoine de Tilly. Mais ici, c’est aussi une parenthèse, lieu de repos et de rencontre. Ils discutent, prennent un café, jouent aux cartes, ou même rechargent leur portable : ce n’était plus possible pour des raisons de sécurité. »