Noël brillera-t-il de mille feux cette année ? Difficile à dire, tant le contexte de la crise énergétique pèse sur les Françaises et Français, à un peu plus d’un mois des fêtes. Les illuminations de Noël représentent souvent un réconfort, et une invitation à arpenter les rues de votre ville pour y retrouver un peu de la magie de Noël. Cependant, cette année, bon nombre de communes et d’agglomérations devraient revoir leurs ambitions à la baisse, dans un énième effort de réduire la facture.

Car oui, l’explosion des prix est telle que les habitudes changent. La ville de Courbevoie a notamment annoncé une hausse de 40 % de sa facture d’électricité entre 2021 et 2022. Rien que ça ! Des chiffres qui poussent à se creuser la tête pour faire des économies. À Nanterre, par exemple, les élus ont abordé le sujet lors du conseil municipal d’octobre dernier. Et si aucun détail n’a pour l’instant été communiqué, la prise de position est claire : il y aura une « limitation des illuminations de Noël » cette année. Une décision qui permettra « d’amortir la facture énergétique, qui pourrait passer de 7 millions d’euros en 2022, à 12, voire 14 millions en 2023 », comme le précise la Mairie, et qui va également dans le sens de l’engagement écologique de la Municipalité. Ce choix a même été félicité par le groupe EELV de Nanterre, dans le magazine municipal.

« Particuliers, petites entreprises ou collectivités, nous allons tous payer cet hiver le manque d’anticipation politique au niveau national qui a trop longtemps considéré l’énergie comme une marchandise et non un bien commun. Souhaitons au moins que cette crise soit riche d’enseignements sur l’impérieuse nécessité de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et qu’elle constitue un gisement d’opportunités pour mieux faire et vivre ensemble. » La Ville annonce également la baisse du chauffage dans les bâtiments municipaux, ainsi que l’examen de l’éclairage public pour arriver, à terme, au 100 % LED.

À quelques kilomètres de là, à Courbevoie, la réflexion est la même. Mais pas l’exécution. La Municipalité, bien consciente des enjeux de la sobriété énergétique, se satisfait de s’être « investie dans la recherche d’économies d’énergie bien avant la crise actuelle », comme souligné dans le magazine municipal. Les décorations festives ont en effet été équipées de LED, réduisant considérablement le coût énergétique pour la commune. Résultat, la Ville ne devrait pas amputer ses illuminations de Noël, et se dit fière de ne pas avoir à « priver petits et grands de la magie de Noël ».

Le Marché de Noël de Paris La Défense fera la part belle aux exposants locaux, à la valorisation de la fabrication artisanale, du tri sélectif, ou encore des gobelets réutilisables.

Du côté de Puteaux, on a cherché le juste milieu. Et il semblerait que la Municipalité y soit parvenue : bien qu’équipée de guirlandes LED, et soucieuse de ne « rien enlever à ce qui fait le charme de ces événements », la Ville a choisi de réduire la période d’éclairage de ses illuminations. Elles s’éteindront le soir à 21 h 30 au lieu de 23 h, exceptés les soirs de Noël et du Nouvel an. Le kilométrage des guirlandes a été revu à la baisse, au même titre que les figurines illuminées. « Notre Ville est en première ligne dans ce défi, qui est celui de tous : c’est pourquoi je vous invite à emboîter le pas de la sobriété énergétique à votre échelle, en adoptant des éco-gestes, en rénovant votre logement ou en vous équipant d’appareils moins énergivores par exemple, a insisté la maire de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud (LR), dans le magazine municipal. Nous ne céderons toutefois pas à la peur, la magie de Noël sera bien préservée à Puteaux pour le bonheur de tous. » Rendez-vous le 2 décembre prochain, devant le théâtre, pour assister au coup d’envoi des ­festivités.

Une stratégie similaire a été adoptée par la municipalité de La Garenne-Colombes, avec des illuminations actives jusqu’à 23 h en semaine, et jusqu’à minuit les vendredi, samedi et dimanche soirs. Il en sera de même pour l’éclairage dans les parcs et jardins des bâtiments municipaux, ainsi que pour les candélabres présents dans les rues de la ville.

À Levallois-Perret et Neuilly-sur-Seine, on va même plus loin : les deux communes ont fait le choix de n’activer les illuminations que le soir jusqu’à 23 h, hors soir de Noël et Nouvel an. La maire de Levallois, Agnès Pottier-Dumas, a cependant annoncé dans le magazine municipal que leur nombre ne serait pas réduit. « Nous voulons garder l’esprit de Noël, de plus, les commandes avaient été passées il y a bien longtemps et ces commandes ont déjà été réglées. En revanche, nous éteindrons plus tôt ces illuminations et elles ne seront pas allumées le matin. » Ces nouvelles amplitudes horaires devraient permettre à la Municipalité d’économiser 31 % d’énergie quotidienne.

« Il s’agit d’un moment de fête dont je ne veux pas priver les Ruellois », lançait Patrick Ollier, maire (LR) de Rueil-Malmaison, à propos des illuminations de Noël lors du dernier conseil municipal. Si la Ville ne compte pas réduire le nombre d’éclairages, la période d’illuminations de Noël sera bel et bien réduite à deux semaines, contre trois les années précédentes, avec une amplitude horaire repensée. Un geste nécessaire : sans action de la part de la Municipalité, la facture pourrait passer de 5 à 14 millions d’euros annuels en 2023.

Pas de panique, donc. Si la plupart des communes ont bien imaginé des mesures pour limiter les coûts des animations de Noël, cela n’empiétera en rien sur la magie des fêtes.

Le Marché de Noël de Paris La Défense

L’organisme aménageur du quartier d’affaires place lui aussi ses festivités de Noël sous le signe de l’éco-responsabilité. Si l’établissement n’a pas communiqué sur sa politique en termes d’éclairage et d’illuminations, son Marché de Noël fera la part belle aux exposants locaux, à la valorisation de la fabrication artisanale, du tri sélectif, ou encore des gobelets réutilisables. La 27ème édition de cet événement incontournable du quartier d’affaires débutera le 24 novembre prochain, avec un nouvel organisateur à la barre : pour la première fois, c’est l’agence 2A Organisation qui se chargera des festivités.