Les médias en ont parlé comme du « meurtre de la place de la Boule ». C’était le 1er décembre 2019, Ali, un jeune du quartier Pablo-Picasso décède après avoir été poignardé à trois reprises. L’accusé : Tahar A., 38 ans à l’époque des faits. Comme le rappelle Le Parisien, l’homme travaillait dans l’épicerie de la place de la Boule.

Le procès du meurtrier présumé avait débuté le 8 septembre et s’est achevé le 14. La cour d’assises des Hauts-de-Seine a condamné l’homme à dix ans de prison, rapporte Le Parisien. L’accusé a confirmé être l’auteur des coups de couteau qui ont coûté la vie à Ali, 23 ans, mais plaide la légitime défense. Dans ce petit commerce ouvert jusqu’à 2 h, les jeunes de la cité Pablo Picasso viennent souvent faire le plein d’alcool et de cigarette. Les habitués le font parfois à crédit… Mais l’employé, récemment embauché et en situation irrégulière, refusait à chaque fois que son patron n’était pas là pour valider le crédit.

Le jour du drame, Tahar A. affirme avoir été agressé en rentrant chez lui, à deux pas de l’épicerie, par un homme casqué et ganté. Selon lui, c’est Ali qui l’a agressé et il n’a fait que se défendre. Au moment de l’instruction, l’ami du jeune homme, qui était avec lui et l’a conduit à l’hôpital Max Forestier, a affirmé qu’Ali avait bu et voulait « régler une embrouille avec un employé de l’épicerie ». Pourtant, ses tests reviennent négatifs : la victime n’avait pas consommé d’alcool. La nature de « l’embrouille » à « régler » ? Personne ne semble vouloir le dire.

Pourquoi le jeune homme se trouvait place de la Boule à 2 h du matin, et pourquoi aurait-il agressé Tahar A. ? L’avocat de la famille, Me Morad Falek, peine encore à comprendre. Quoi qu’il en soit, à l’issue du procès, celui qui tenait le couteau a bel et bien été reconnu coupable de meurtre. La légitime défense n’a pas été retenue.

L’avocat général réclamait quinze ans de prison pour l’homme de 41 ans, il en écope finalement dix. Placé en détention provisoire après le drame, il avait été placé à l’isolement pour éviter toute représaille. Ali et sa famille sont très appréciés à Nanterre, où ils vivent depuis toujours. Une semaine après son meurtre, une marche blanche avait réuni 400 personnes dans les rues de Nanterre. Son père avait alors déclaré : « Comme il a tué mon fils, il s’est tué aussi, explique le père de la victime. Il est mort psychologiquement, il est détruit. Laissez-le tranquille dans sa prison. Et que Dieu ­pardonne à sa mère et à son père. »

On ne lèvera sans doute jamais totalement le mystère « du meurtre de la place de la Boule »… De nombreuses questions restent sans réponse, mais l’accusé condamné, on peut estimer que la justice a été rendue comme l’exigeaient les proches d’Ali.

Crédits photo : VILLE DE NANTERRE