Le samedi 2 juillet, les associations nanterriennes, la fanfare de la Ville et la compagnie des Grandes Personnes, les élus et habitants étaient réunis dans les rues du quartier Cœur Université, pour célébrer sa transformation. C’est cette date, et l’inauguration du centre commerçant du nouvel éco-quartier, que la Municipalité a choisi pour lancer ses festivités de l’été !

Pour rappel, le projet urbain Nanterre Cœur Université s’inscrivait dans le cadre de l’aménagement par l’Epadesa (Établissement public d’aménagement de la Défense Seine Arche) de la ZAC Seine Arche. Ce nouveau quartier, dont la convention de renouvellement urbain a été signée en 2009, avait pour vocation « de devenir un lieu d’échanges et de partage », construit aux abords de la nouvelle gare du RER A, Nanterre Université, livrée en 2015, apprend-on dans le dossier de presse qui annonçait son lancement, en 2017. Il était alors qualifié de « particulièrement innovant tant en matière énergétique que dans le domaine sociétal, tant sur le plan environnemental que numérique », avec la garantie d’offrir « un art de vivre facilitant les rencontres, les échanges, le partage. »

La promesse a-t-elle été respectée ? Amira, qui habite dans le quartier Cœur Université depuis sa naissance en 1999, est mitigée. « Ils ont quand même détruit plusieurs bâtiments et délogé plusieurs personnes, qu’ils ont relogées dans des endroits un peu au-dessus de leur moyen », nous explique la jeune femme. Elle reconnaît malgré tout que les travaux ont « upgradé le quartier ». Des constructions modernes un peu trop nombreuses à son goût.  « C’est pas Paris ici, on cherche un peu de verdure quand même ».

Selon Amira, les plus gros atouts de la transformation du quartier sont l’arrivée de nombreux commerces et services, la diversification de la population et la rénovation de la gare. « Avant, c’était vraiment la galère », avoue-t-elle en parlant des commerces, « même la gare, je vous dis la vérité, moi j’ai grandi ici, j’ai été à la fac ici… L’ancienne gare, on avait peur, c’était vraiment ghetto. ».

À l’occasion de cette journée de fête, un concert était organisé Terrasses de l’Université et divers stands ont été installés au début du boulevard des Provinces Françaises. Sous l’un deux, des représentants de l’Espace Jeunesse du quartier proposent des ateliers de plantations d’aromates.

« Une bulle d’air » pour les habitants qui peuvent repartir avec leur plantation. Un peu plus loin, les enfants mettent aussi les mains dans la terre avec la Régie de Quartier, une association d’insertion nanterrienne basée non loin de là, allée René Descartes. Le stand voisin accueille une autre association, Unis Vers Cités, qui gère et anime le centre social et culturel La Traverse, implanté dans le quartier depuis 2006.

Pour ses représentants, la création de cet écoquartier a permis d’unifier une ville « coupée en deux par les voies SNCF et le viaduc de l’A14 » (l’autoroute aérienne dont les travaux ont été interrompus en 1976, Ndlr). Selon eux, « globalement, les gens sont contents de ce quartier, parce qu’avant là où on se trouve, c’était juste une grosse butte de terre… » Un petit quartier vétuste, précaire, qui s’est donc transformé en cet éco-quartier de 76 000 m2.

Aujourd’hui Nanterre Cœur Université abrite une trentaine de commerces, une salle de sport, deux immeubles de bureaux, un multiplex ouvert en mars 2020, un pôle santé et une dizaine de restaurants. Cet après-midi là, Aby et ses copines sont justement venues tester, pour le déjeuner, une des adresses du quartier. Elles ont 14 ou 15 ans et habitent à la Plaine Saint Denis. C’est la première fois qu’elles viennent et elles sont conquises, « c’est beau, ça change du 93  ! ». Lorsque nous leur demandons si elles reviendront, elles scandent en cœur un « ouiiii » plein d’enthousiasme. Une jolie preuve de la réussite du projet porté et financé par l’Epadesa.

CREDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DEFENSE