Le couple Balkany : l’un se bat pour sa liberté, l’autre pour sa vie
La requête de liberté conditionnelle de Patrick Balkany a été approuvée et depuis le 1er juin, il était supposé être un homme (presque) libre. C’était sans compter sur le parquet d’Évry, qui a décidé de faire appel. Pendant ce temps-là, on apprend que son épouse souffre d’un cancer du poumon…
Nous vous en parlions dans notre édition du 25 mai : Patrick Balkany souhaitait être libéré sous conditions, « pour profiter du temps qu’il lui reste en famille », avaient plaidé ses avocats devant le tribunal d’application des peines, le 19 mai 2022, au sein même de la prison de Fleury-Mérogis, où a été incarcéré l’ancien édile. Bien que le parquet d’Évry s’était montré défavorable à cette libération conditionnelle, la demande de Patrick Balkany avait finalement été approuvée. Ses avocats, Mes Robin Bindard et Romain Dieudonné, avaient annoncé la nouvelle à l’AFP lundi 30 mai, rapporte Ouest-France.
Le 1er juin 2022, l’ancien élu de la ville de Levallois-Perret aurait donc dû sortir de la maison d’arrêt où il séjournait depuis le 7 février 2022 pour fraude fiscale. Après avoir violé à plusieurs reprises les conditions de sa première libération conditionnelle, sous bracelet électronique, Patrick Balkany devait ce coup-ci être libéré sans obligation d’en porter un, révèle Le Parisien.
En attente d’une nouvelle décision Mais le 30 mai, alors que la nouvelle de sa libération prochaine était annoncée, le tribunal judiciaire d’Évry a publié un communiqué de presse dans lequel il explique avoir « décidé d’interjeter appel de cette décision d’aménagement de la peine de Monsieur Patrick Balkany ».
Signé Caroline Nisand, procureure de la République, le communiqué précise, « cet appel est suspensif d’exécution jusqu’à ce que la chambre d’application des peines de la cour d’appel de Paris statue, dans le délai maximum de deux mois ». Ainsi, la sanction tombe : « Dans cette attente, Monsieur Patrick Balkany reste en détention. »
Le ministère public juge que l’édile ne mérite pas d’être libéré sous conditions, à en juger par ses « manquements répétés » aux obligations « imposées dans le cadre de sa détention à domicile sous surveillance électronique » (qui a mené à son emprisonnement à Fleury-Mérogis) et à « sa faible contribution au paiement de sa dette fiscale », dette qui s’élève à plus de 4 millions d’euros.
La chambre de l’application des peines le laissera-t-elle sortir, alors que sa femme se bat à nouveau pour sa vie ? En effet, alors qu’elle était hospitalisée depuis sa seconde tentative de suicide en février dernier, on ’avait eu peu de nouvelles d’Isabelle Balkany.
Or, lundi dernier, son avocat Me Pierre-Olivier Sur a annoncé sur BFMTV que sa cliente, âgée de 74 ans, souffre d’un cancer du poumon. Elle vient d’ailleurs de subir « une intervention chirurgicale très lourde ». Malgré un état de santé très précaire, l’ancienne première adjointe de Levallois-Perret est donc sortie de l’hôpital ce week-end.
Elle y a passé ces quatre derniers mois pour des raisons « physiques et psychologiques », a révélé une source proche du dossier au Parisien. L’épouse Balkany a également souffert d’un covid long, en plus de se battre contre le cancer qui s’est déclaré dans son poumon droit.
« Elle reçoit en ce moment des soins post-opératoires à son domicile » de Giverny (Eure), a expliqué son avocat à BFTMV. Pas certain, étant donné son état de santé, qu’Isabelle Balkany soit prochainement convoquée par la justice.
Depuis la révocation de son placement sous bracelet électronique, elle devrait être, comme son mari, incarcérée. Pour rappel, elle a été condamnée en mars 2020 à trois ans de prison pour fraude fiscale. Reste à savoir ce que décidera la justice… Réunir ou non le couple dans leur maison de Giverny ?
