Ils avaient annoncé leur volonté de mener une action coup de poing. C’est désormais chose faite. Les membres du collectif des restaurateurs de La Défense se sont réunis, le mercredi 26 janvier dernier, sur le parvis de la Grande Arche. L’objectif ? Alerter la population et le Gouvernement, alors que leur activité se retrouve en grand danger après presque deux ans de mesures restrictives.

La dernière en date, rendant le télétravail obligatoire à raison de trois jours minimum par semaine, a été celle de trop pour de nombreux professionnels à travers le pays. Mais dans le quartier d’affaires, où l’immense majorité des clients est composée de salariés des tours, la situation n’est plus vivable pour le secteur. Alors, près d’un mois après la création du collectif, ses membres ne veulent plus se taire, en témoignent leurs pancartes brandies devant la Grande Arche, alertant sur les « restaurants de la Défense en péril ».

« Cela fait deux ans que le Gouvernement nous demande de faire des efforts, entre le passe, les jauges, et maintenant le télétravail, clament les gérants des différents restaurants du quartier. Nous sommes des indépendants, pas des chaînes, on parle de notre argent personnel, c’est nos tripes qu’on a mis dedans. On ne demande pas d’être perfusés, mais de pouvoir vivre de notre travail ».

Ils étaient près de 120 à être au rendez-vous, sous les regards curieux des passants, qui n’ont pas hésité à leur témoigner leur sympathie. Des élus locaux de Courbevoie, Puteaux et Nanterre étaient également de la partie, afin d’affirmer leur soutien aux professionnels de la restauration. « Vous êtes la vie du quartier, a martelé Jacques Kossowski, maire de Courbevoie et président de Paris Ouest La Défense, établissement public territorial. Si la situation continue comme ça, je ne vois pas d’avenir. Des restaurants vont fermer.
C’est la vie de La Défense qui n’existe plus si cela arrive ».

« Le minimum est de vous apporter notre soutien, enchérit Rachid Tayeb, adjoint au maire de Nanterre. Nous avons réfléchi à comment aider les petits commerces et les petites entreprises. Vous pouvez compter sur nous ».

Cet appel à l’aide des restaurateurs semble finalement avoir été entendu par l’exécutif. Dans une lettre adressée à Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué chargé du tourisme, le collectif demande la création d’une zone franche, la suppression des charges salariales et patronales sur une période de deux ans, la baisse des loyers en relation avec le taux de fréquentation du quartier, la prise en charge d’une partie des PGE, ou encore la suppression du système des cartes et tickets restaurants.

L’intéressé a accepté une rencontre avec les restaurateurs, qui devrait se dérouler cette semaine. Une lueur d’espoir pour la profession qui, même si elle ne se fait pas d’illusions, y voit l’occasion d’enfin se faire entendre.

CREDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DEFENSE