Une ancienne conseillère de la banque Le Crédit lyonnais (LCL) comparaîtra en mars prochain devant un juge de Nanterre avec reconnaissance préalable de culpabilité, pour des faits « d’abus de confiance, de faux et blanchiment ». La femme, âgée de 40 ans, devra répondre d’un préjudice total, estimé d’environ 60 000 euros.

L’affaire commence à faire du bruit dans le courant de l’été 2019, au sein d’une agence LCL de Clichy. La femme, diplômée de l’École supérieure de la banque, fait l’objet d’une suspicion de vol de la part de son employeur. Les semaines passent et les soupçons n’en finissent pas. Au mois d’août de la même année, sa direction décide de porter plainte après avoir découvert qu’elle utilisait sa position pour voler les clients de la banque. En effet, la salariée, qui travaille pour l’établissement bancaire depuis deux ans, occupe un poste qui consiste notamment à gérer les portefeuilles d’entreprises de petites et moyennes tailles, tout en étant chargée d’anticiper les risques.

La quadragénaire s’approprie l’identité d’un client du Crédit lyonnais pour pouvoir ouvrir dans un second temps un compte bancaire. En avril 2019, elle contracte en son nom deux prêts à la consommation s’élevant à 25 000 et 5000 euros. « Ce sont des crédits revolving, c’est-à-dire qu’à tout moment, vous pouvez obtenir de l’argent quand vous en avez besoin, précise une source proche du dossier. Dès que l’utilisateur pioche dans cette réserve, ses échéances et ses intérêts sont réévalués. C’est un effet boule de neige très dangereux pour les personnes en difficulté », déclare une source proche du dossier, au journal Le Parisien. Dès lors, le préjudice peut coûter cher pour les victimes. Dans ce cas présent, il est évaluée à près de 30 000 euros pour le client et pas moins de 32 000 euros pour la banque.

Dans le courant du mois de décembre 2021, l’ancienne conseillère a été convoquée dans les locaux de la brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA), pour  comprendre ses agissements. La femme a été placée en garde à vue. Lors de son interrogatoire, elle décide de passer aux aveux, en admettant être à l’origine de la supercherie et dévoile également une situation de vie précaire avec de nombreuses dettes. « Elle avait contracté de nombreux crédits qu’elle ne parvenait pas à rembourser », précise la source au Parisien. Enfin l’ex conseillère financière en profite pour se confier aux forces de l’ordre. Avant de devenir un escroc, elle a tenté d’effacer ses dettes en se prostituant. Malheureusement pour elle, la situation n’a pas évolué. À l’heure actuelle, elle a perdu son emploi au Crédit Lyonnais.

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