Dans la nuit du 20 au 21 juin 2021, un individu s’est introduit dans un centre de transit de la SNCF, servant à stocker des rames et trains. L’homme, armé d’un pied de biche et d’une résistance de rame, a forcé la porte d’un Algeco. À l’intérieur, il s’empare d’un ordinateur. Plusieurs mètres plus loin, avec le même procédé, il fauche un casque audio et un second ordinateur.

Quelques jours plus tard, les enquêteurs fouillent le hangar. Après des analyses ADN sur des prélèvements, ils finissent par trouver les empreintes du voleur sur les armes du crime : un tournevis, la résistance et un pied de biche. Plusieurs fois condamné pour des faits identiques, l’individu de 26 ans avait également été reconnu coupable de trafic de stupéfiants, par le tribunal correctionnel de Bobigny, en juillet dernier. Il purge actuellement une peine de neuf mois de prison avec sursis probatoire.

Le prévenu, qui reconnaîtra les faits à son procès, ne se souviendra plus de l’acheteur des deux ordinateurs et du casque. « Vous n’avez pas vendu les appareils électroniques à des arbres, n’est-ce-pas ? » rétorquera la présidente du tribunal, agacée par les réponses vagues du prévenu. « Une fois vous dites je ne me souviens plus trop. Mais quand vous êtes au tribunal, étrangement la mémoire vous revient ».

« Quand est-ce que vous allez vous arrêter », évoquera la procureure, après avoir énoncé le passif « décourageant » du prévenu. L’homme, qui « s’inscrit durablement dans la délinquance simple » selon la procureure, a 28 mentions à son actif, comprenant surtout des vols avec récidive et trafic de stupéfiants.

L’avocat du présumé coupable s’attardera sur la formation de son client et sa volonté à se réinsérer dans la vie active. Ce dernier, « malgré un parcours catastrophique » a trouvé une formation en peintre en bâtiment, à la maison d’arrêt d’Evreux. « C’est évident qu’il souhaite s’insérer et trouver un vrai métier » insistera-t-il.

Avançant le profil récidiviste de l’accusé, la procureure requiert dix mois de prison, avec maintien en détention. Elle justifie sa décision « par la lassitude de l’auteur » et « la banalisation de l’acte ». Un réquisitoire qui s’avèrera en accord avec la décision finale.
Le tribunal reconnaîtra la culpabilité du prévenu et lui infligera dix mois de prison avec maintien en détention.

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