Le 6 décembre dernier, des policiers de Levallois-Perret sont appelés à intervenir dans un restaurant McDonalds’ de Neuilly-sur-Seine pour maîtriser un individu fortement alcoolisé. Réprimandé par un employé à son entrée pour non-port du masque, cet ouvrier du bâtiment serait progressivement monté en pression. À la réception de sa commande, qu’il juge alors incomplète, l’homme s’emporte violemment, brise une vitre, assène un coup au visage d’un employé qu’il menace de mort avant de le couvrir du sang qui dégouline de ses poings. Un salarié du restaurant parviendra à le rattraper alors qu’il tentait de se faire la malle, un extincteur à la main.

Arrêté par la police peu après, celui-ci va aussi faire parler de lui durant son transfert au commissariat de Levallois-Perret. Au sortir du véhicule, il n’hésitera pas à mettre la main aux fesses de la femme policière qui l’encadrait, avant de lui mettre un coup de tête et tenter de s’enfuir. « Vous vous rendez compte de la gravité des faits qu’on vous reproche d’avoir commis sur madame, qui en plus d’être une femme est policière, interrogera sidérée la présidente du tribunal à l’audience du prévenu, le 8 décembre dernier. Cela fait 15 ans que je préside les comparutions immédiates à Nanterre, c’est la première fois que je vois cela… ! »

« J’avais beaucoup bu, cherchera à se dédouaner l’individu, aux tendances alcooliques. Je ne me souviens de rien ». « Et pourquoi buvez-vous comme cela ? », questionnera la magistrate. « Parce que cela fait 10 ans que je ne suis pas parti en vacances », lui rétorquera d’une faible voix l’homme, semble-t-il déprimé. Présente à l’audience, la policière victime regrettera « le contexte malaisant » du transfert, les tentatives d’intimidation du prévenu et décrira les attouchements qu’elle a pu subir, sans être contredire un instant par les témoignages de ses collègues présents à bord du véhicule.

L’homme va faire parler de lui durant son transfert en voiture au commissariat de Levallois-Perret, durant lequel il n’hésitera pas à mettre la main aux fesses de la femme policière assise à côté de lui.

« J’ai senti ses doigts une première fois glisser au niveau de ma cuisse et remonter jusqu’aux hanches, se souviendra-t-elle à la barre. Je l’ai tenu à distance, il tentait de m’intimider du regard. Quand je suis sortie de la voiture, il a saisi l’opportunité pour me toucher le fessier ». « Est-ce que vous aviez le sentiment qu’il était sur un terrain sexuel ou qu’il cherchait à faire le malin ? », demandera la juge, soucieuse de préciser les intentions de l’accusé. « Ce ne serait arrivé qu’une fois, je voudrais bien, mais là… », tranchera-t-elle.

Le procureur réclamera 18 mois de prison, dont neuf avec un sursis probatoire. « Monsieur m’a confié qu’il était rentré dans un tabac pour acheter des cigarettes, racontera l’avocate du prévenu, éclaircissant quelque peu les instants ayant précédé la commission des délits. Il y a pris une bière, mais il ne sait pas s’arrêter… C’est quelqu’un qui conserve une alcoolisation excessive une à deux fois par mois ». Plaidant l’addiction et s’interrogeant sur la coloration sexuelle de son comportement avec la policière, l’avocate priera le tribunal de ne pas l’inscrire sur le fichier des délinquants sexuels (FIJES, Ndlr).

Elle ne sera pas entendue. En plus de son fichage, le prévenu écopera d’un an de prison, dont six mois avec sursis probatoire incluant une obligation de soins, de travail. Il devra aussi verser 500 euros au titre du préjudice moral et physique à la policière.

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