« Des faits simples, d’une gravité exceptionnelle ». Ainsi résumera la présidente du tribunal de Nanterre, le 27 octobre dernier, l’affaire qui mènera deux jeunes individus dans le box. Ceux-ci étaient accusés d’avoir, à Boulogne-Billancourt, présenté de fausses ordonnances à deux pharmacies différentes de la ville, en prétextant venir de Marseille, avoir perdu leur carte vitale et avoir besoin en urgence d’anti-cancéreux au risque de mourir.

Grossiers, les faux documents présentés ne tromperont pas les pharmaciens, qui contacteront la police. « Depuis 2015 que ces médicaments sont remboursés, un trafic s’est créé, regrettera la procureure à l’audience. Chaque année, cela coûte 15 millions d’euros à la collectivité. Ce n’est pas rien ! ». Poursuivis pour escroquerie, les deux prévenus argueront avoir été la proie d’un donneur d’ordre. « On a abîmé une voiture que l’on avait empruntée, expliquera l’un des deux. Le proprio m’a menacé, est venu en bas de chez moi. C’est lui qui nous a proposé cela pour le rembourser ».

« C’est une infraction pathétique, nous sommes face à deux personnes bêtes, concédera l’avocate des deux prévenus, critiquant la procédure de comparution immédiate choisie par le ministère public. Les faits sont reconnus et on réclame des peines disproportionnées ». Le tribunal ira dans le sens du parquet concernant l’un des accusés – le condamnant à huit mois avec sursis du fait de son casier – et se contentera d’infliger des travaux d’intérêt général au deuxième. Les prévenus, soulagés, éclateront de joie à l’énoncé du jugement.

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