Le 24 août dernier, un jeune voyou volait une veste de survêtement au préjudice du Décathlon du Cnit. La police appelée par le magasin intervient et arrête le chapardeur. Celui-ci va s’en prendre aux policiers et se montrer insupportable dans la voiture qui le conduira au commissariat. « Fils de pute, crève !, lâchera l’homme, n’ayant de cesse de gesticuler dans le véhicule, avant de s’en prendre à un policier. Viens, on va au Val Fourré, je te tue ».

Des menaces qu’il réitérera au commissariat, réclamant même un tête à tête avec un agent de police en présence de son avocat. Placé en garde à vue, il refusera de s’asseoir sur le banc et devra être mis à terre. Les policiers seront même obligés de lui donner des coups de pistolets à impulsion pour le calmer, alors le jeune homme fait montre d’une obstination toute particulière à refuser de se conformer à la moindre demande des policiers.

L’un d’entre eux sera personnellement pris à partie. « Tu ne connais pas Mantes-la-Jolie. T’es un bourgeois de raciste, sans ton uniforme, je te jure que je te tue », menacera-t-il sans vergogne. « Moi, je voulais juste que le policier me desserre les menottes, je lui ai demandé gentiment, mais il a refusé », se justifiera le prévenu à son audience, le 20 octobre dernier, au tribunal de Nanterre.

« On ne dit pas “fils de pute” à quelqu’un qui vient vous arrêter alors que vous avez commis une infraction, tempêtera le procureur, qui tentera de faire comprendre au prévenu qu’il a ainsi aggravé son cas en se comportant ainsi. Si vous passez en correctionnelle monsieur, ce n’est pas pour 60 euros de préjudice mais parce que votre arrestation a dégénéré ». Le casier du prévenu comportait déjà plusieurs mentions pour vol avec violences et/ou en réunion et destructions.

Il a comparu détenu à son audience, car recherché dans une autre affaire, son arrestation fut l’occasion de lui faire purger une ancienne peine de quatre mois de prison ferme.
Pour lui en éviter une autre, son avocate plaidera « l’enfance difficile » de son client – déjà interné pour une suspicion de troubles bipolaires – et une arrestation qui « a dégénéré en raison d’un incompréhension entre lui et le policier » menacé.

Se préoccupant davantage de ce que deviendrait son client à sa sortie de prison que de la société s’il y était placé, l’avocate jugera que la peine qu’il effectuait déjà pour un autre délit était amplement suffisante. Le tribunal ne l’entendra pas de cette oreille et ordonnera son incarcération pour quatre mois supplémentaires.

CREDIT PHOTO: LA GAZETTE DE LA DEFENSE