Triple défis ou triple peine. Les étudiants d’écoles de commerce vont devoir répondre à trois enjeux majeurs du XXIème siècle : l’environnement, la crise sociale et les difficultés économiques. C’est en tout cas l’idée qu’ont voulu semer dans l’esprit des auditeurs de leur conférence de presse de rentrée Jean-Philippe Ammeux, directeur et Caroline Roussel,
directrice adjointe de l’IÉSEG.

« La problématique de l’urgence climatique est une problématique que l’on ne peut pas ne pas prendre à bras le corps dans l’enseignement supérieur, et notamment dans les business school », s’est alarmé Jean-Philippe Ammeux, en faisant notamment allusion – référence à la mode dans le monde des affaires – au dernier rapport du Giec. D’autres problématiques ont aussi retenu son attention, comme la dette publique française, le déficit extérieur, le vieillissement de la population ou le manque de compétences et de connaissances de nombreux jeunes.

« La problématique, c’est de trouver des acteurs du changement pour relever ces trois défis », a-t-il jugé, arguant que l’Iéseg devait faire partie de ces lieux d’enseignement devant former les « changemakers » de demain, ainsi qu’elle les appelle. Afin de leur délivrer des connaissances les plus pertinentes et plus actualisées possibles, la direction a recruté quinze nouveaux professeurs à l’échelle de ses deux campus, de Lille et Paris-La Défense. Le tout, pour un total de 175 enseignants, contre 137 en 2018. Et leurs compétences, l’Iéseg va surtout les chercher en dehors de nos frontières, puisque 80 % d’entre eux sont étrangers.

Au total, plus de 1330 candidatures de professeurs ont été déposées pour les quinze places disponibles cette année. L’école avait l’embarras du choix et en a donc profité pour appliquer des critères de sélection exigeants. Tous ont dû passer par « un filtre de sélection extrêmement drastique », aux dires du directeur. Tout candidat « doit prouver ses compétences à faire de la recherche de haut niveau, prouver ses compétences pédagogiques et savoir comment faire passer la recherche dans l’enseignement ».

Les lauréats vont recevoir une formation d’un an, pour leur permettre d’imaginer la structure d’un cours, l’évaluation du travail de leurs étudiants et maîtriser les outils digitaux. L’Iéseg assure se démarquer de ses concurrentes en ne séparant pas travail de recherche et enseignement. Son corps professoral doit ainsi assurer l’un comme l’autre. Au-delà des bénéficies évidents que peut apporter la recherche académique dans la richesse d’un cours, elle permet surtout d’obtenir des accréditations nationales et internationales indispensables dans la concurrence féroce que se mènent les écoles de commerce.

L’Iéseg fait d’ailleurs partie du cercle des écoles du supérieur triplement accrédités (EQUIS, AACSB, AMBA). Et elle ne compte pas prendre du retard sur les autres. Ainsi, elle a investi 1,5 million d’euros entre mai 2020 et août 2021 afin de moderniser ses équipements et permettre l’interaction entre ses étudiants présents sur le campus et les autres, restés à distance.

Les salles de cours sont à présent pourvues de caméras filmant à la fois l’enseignant, les étudiants et le tableau, d’écrans permettant de voir les étudiants en distanciel et des micros de qualité. Si la rentrée 2021/2022 se fait entièrement en présentiel, ces fournitures informatiques serviront tout de même et permettront d’assurer un enseignement à distance pour les élèves étrangers encore non autorisés à voyager en France.

CRÉDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DÉFENSE