C’est terminé, déjà… La saison régulière de Nanterre 92 a pris fin mercredi dernier, par une dernière victoire à domicile face à l’un des cadors du championnat, Monaco (86-79). Un bilan final équilibré pour les Nanterriens, avec 17 victoires pour autant de défaites en Jeep Élite. Que retenir de cette saison, rendue si particulière du fait du contexte sanitaire obligeant un report de matchs conséquent ?

Commençons par le commencement, ou plutôt, le faux départ de Nanterre, qui aura duré une grande partie de la saison, surtout en Jeep Élite, et donné aux supporters nanterriens quelques sueurs froides. Après la suspension de la saison 2019-2020 du fait du coronavirus, la nouvelle saison de Jeep Élite a débuté en septembre, avec l’intention d’aller à son terme. Le virus en a décidé autrement, avec un nouveau confinement au mois de novembre 2020, et un championnat au ralenti pendant près de quatre mois.

Dans ce contexte anxiogène, et incertain, Nanterre a rencontré d’énormes difficultés en championnat. Les automatismes ont été difficiles à créer. Une difficulté telle, que l’équipe des Hauts-de-Seine s’est retrouvée en position de relégable. L’ambition du début de saison de se qualifier pour les phases finales a vite été revue à la baisse. Début mars, l’entraîneur historique Pascal Donnadieu exprimait son mécontentement.

« On peut être satisfaits de notre campagne européenne (Nanterre a été éliminé aux portes des quarts de finale d’Eurocup par les Espagnols de Badalone, Ndlr), mais pas de notre saison en Jeep Élite. C’est un basket âpre et agressif, et il va falloir que mes joueurs soient bien connectés. Pour l’instant notre niveau n’est pas suffisant ».

Sans relief, se reposant uniquement sur des exploits individuels de Chris Warren, ou du capitaine Isaïa Cordinier, Nanterre se retrouvait dans une situation délicate. Pascal Donnadieu, touché assez fortement quelques mois plus tôt par le Covid, semblait à court de solutions.

C’est début mai que le déclic eut lieu. L’arrivée de l’Australien Brock Motum, et surtout l’explosion au plus haut niveau de la jeune pépite française Victor Wembanyama (désigné meilleur espoir de la ­saison), ont permis au club de retrouver de la confiance. Le retour du public après des mois de huis-clos, a été l’un des facteurs importants de la belle fin de saison du club. Une presque « remontada » qui laisse quelques regrets, mais qui permet d’aborder l’avenir avec davantage de certitudes.

En parlant d’individualités, impossible de ne pas mettre en avant Isaïa Cordinier, qui a parfaitement joué son rôle de capitaine rassembleur. On se souvient de son triple double incroyable face à Pau-Orthez, son meilleur match de la saison. Plus en retrait sur les deux derniers mois, Chris Warren a porté Nanterre aux heures les plus difficiles. Un autre joueur s’est montré à son avantage, Marcquise Reed. Arrivé en décembre 2020, ­l’Américain a terminé la saison meilleur intercepteur. Contre Monaco il y a 9 jours, c’est encore lui qui fini meilleur marqueur.

En regardant les phases finales bien au frais, Nanterre aura l’occasion d’observer le travail qui reste à accomplir pour viser plus haut. Et ce, dès la saison prochaine. Cela sera sans Franck Le Goff, le bras droit historique de Pascal ­Donnadieu, qui a décidé de voler de ses propres ailes après 15 ans au club. Autre monument du club, le président Jean Donnadieu, qui a 79 ans et après 44 ans de présidence, a décidé de passer la main à son fils Frédéric. Une page se tourne. A Nanterre de prendre sa plus belle plume pour écrire sa future histoire. En grand.

CRÉDIT PHOTO : HÉLÈNE BRASSEUR