Le quartier du Chemin de l’Ile, à Nanterre, a été le théâtre de violentes dégradations. À quelques jours d’intervalle, deux halls d’immeubles, la tour Martinique puis la tour Ouessant, ont été pris pour cible par des malfrats qui ont provoqué deux incendies volontaires. Cela ferait suite à de fortes tensions entre des dealers et des habitants du quartier. Une plainte à été déposée, selon le bailleur.

« Les boîtes aux lettres ont été aspergées d’essence et le feu a été mis, donc évidemment c’est un incendie volontaire », estime Alexandre Guillemaud, à la tête du groupe municipal Aimer Nanterre et vice-président de l’Unli (Union nationale des locataires indépendants) Ile-de-France, au lendemain du premier incendie.

« Les appartements n’ont pas été touchés », a-t-il tenu à ajouter immédiatement. Et l’incendie volontaire, dont les dégâts n’ont pas encore été chiffrés mais qui pourraient s’élever à plusieurs milliers d’euros, auraient pu être gravissimes : le vice-président de l’Unli et Eddy Bordereau, directeur du patrimoine du bailleur Logirep, abondent en ce sens. « Il n’y a pas eu de blessés et les appartements n’ont pas été touchés, souligne le premier. Il y a quand même des logements au rez-de-chaussée, donc à un mètre des boites aux lettres ».

Heureusement, les pompiers sont intervenus très rapidement sur les lieux. « En condamnant le hall, ça bloquait toute la tour, parce que les issues de secours sont dans le hall. Ça aurait pu être très très grave », s’indigne Alexandre Guillemaud, qui évoque ensuite les raisons de ces dégradations qui ont été réitérées dimanche 22 novembre dans une tour voisine, aussi gérée par Logirep.

« Ce serait la réponse de dealers. La veille, les habitants de cette tour se sont manifestés contre l’arrivée des dealers qui voulaient installer un point de vente dans le bâtiment », indique-t-il encore, même si les réserves habituelles soient de mise, puisque l’enquête de police permettra certainement d’en savoir plus sur cette affaire.

En fait, une tour voisine, Noirmoutier, était auparavant le lieu de rendez-vous de vendeurs et consommateurs de stupéfiants. Dans un état vétuste, celle-ci doit-être détruite, sur décision de la mairie de Nanterre. Les délinquants, habitués du quartier, cherchent donc à se « reloger » non loin de là. C’est ainsi, pense-t-on chez le bailleur, que les dealers auraient incendié deux halls d’immeubles en représailles, après que les habitants se sont indignés de leurs agissements.

Dès jeudi 19 novembre, le bailleur Logirep indiquait qu’une plainte allait être déposée. « C’est systématique chez nous quoiqu’il se passe, souligne d’ailleurs Eddy Bordereau de l’intransigeance de Logirep face aux dégradations. Et je peux vous dire, que si l’enquête aboutit, et dans l’éventualité où des auteurs seraient locataires de notre résidence, immédiatement une autre procédure serait lancée, visant à la résiliation du bail et à l’expulsion du locataire en titre ».

Jusque là, et bien que le quartier soit « soumis à un certain nombre d’individus, en minorité, qui s’adonnent à des activités totalement illégales », Logirep n’avait jamais constaté de dégradations dans la tour Martinique. Le hall avait d’ailleurs été rénové il y a peu de temps, comme l’explique Le directeur patrimoine du bailleur.

« Le point positif dans ce dossier, qui est désastreux et que l’on regrette, c’est que les locataires se mobilisent. Et ça c’est une excellente chose, (…) on remarque qu’à chaque fois que les locataires se mobilisent, ils empêchent, par leur présence en nombre et de manière pacifique, à simplement s’opposer à la vente dans leurs immeubles », se félicite Eddy Bordereau qui ajoute que Logirep collabore toujours avec la police dans le cadre d’enquêtes contre le trafic de stupéfiants dans ses immeubles.

Mais dimanche 22 novembre, c’est un autre hall d’immeuble du quartier qui a connu le même sort, quelques jours après l’incendie à la tour Martinique. « Ce matin, c’est une tour voisine, la tour Ouessant, de subir les mêmes dégradations avec une tentative d’incendie. Cet acte aurait pu se propager, notamment aux logements collés aux boîtes aux lettres, rappelait un communiqué du groupe Aimer Nanterre le même jour. Il est à noter que ces tours sont actuellement en rénovation par le bailleur LogiRep qui a aussi fait installer un système de vidéo-protection dans les halls de ces tours. Les habitants de ces tours demandent à vivre dans le calme et la tranquillité classique. »  

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.
PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE