Un jeune homme de 24 ans, habitant de Courbevoie, a été jugé pour apologie du terrorisme et menaces de mort par le Tribunal de grande instance de Nanterre, mardi 10 novembre dernier selon le site actu.fr. L’homme, qui a en partie été relaxé, avait tenu des propos violents envers des agents du centre social de Courbevoie, mercredi 4 et jeudi 5 novembre derniers.

« Le jeune homme était venu pour obtenir une allocation alimentaire, explique une agente du conseil départemental en charge de la détection de la radicalisation lors de l’audience, rapporte actu.fr. Le lendemain, il est revenu tenir des propos similaires, de la même manière que la veille : en étant calme et serein. » Et les paroles qu’il aurait prononcées sont sans équivoques.

« La France ne m’a jamais rien apporté », « je me suis fait laver le cerveau en prison par des islamistes », « vous allez entendre parler de moi, je vais tuer quelqu’un, tout faire exploser » : voilà, en substance, les propos qui étaient reprochés au jeune homme, énumère le site d’actualités locales. C’est finalement le département des Hauts-de-Seine qui « en raison de la réitération des faits », a porté plainte le 6 novembre.

« Mes propos ont été déformés », martèle pourtant le prévenu à l’audience, illustre actu.fr. Le jeune homme dans le box déclare même son amour pour la France, pays qui l’aurait « tiré de la misère ». Il va même plus loin en assurant que dans l’éventualité d’une attaque terroriste, il ferait « tout pour tuer » les responsables.

Le jeune homme, dont le casier judiciaire présente de multiples condamnations, explique en fait être sorti de prison en septembre dernier. Lors de cette dernière incarcération, ses compagnons de cellule, radicalisés, auraient « tenté de lui laver le cerveau », assure-t-il, comme le rapporte actu.fr. En désaccord avec eux, il aurait alors été insulté de « renégat de mécréant ».

Debout dans le box, il rectifie ce qu’il aurait réellement dit aux agents du centre social : « Je leur ai dit que je n’étais pas un terroriste, mais que la France m’avait abandonné en me mettant en prison dans les mêmes cellules que les terroristes ». Son avocat aussi apporte d’autres justifications à ces propos violents et « déformés ».

Insistant sur cette situation, « résultat d’un malentendu » cite actu.fr, l’avocat s’appuie ensuite sur l’expertise psychologique menée sur le mis en cause à la suite de sa garde à vue. Ce dernier est en effet sans appel : « Son jugement est quelque peu altéré par sa débilité ». Pour l’avocat, aucun des faits n’est caractérisé, « du fait du caractère rapporté des paroles ». En d’autres termes, seul le témoignage d’agents ne pourrait être une preuve suffisante de la culpabilité du jeune homme, pour son avocat.

Le parquet de son côté n’est pas du même avis et demande au tribunal de condamner le jeune homme. Il requiert 12 mois de prison dont quatre avec sursis probatoire durant deux ans en plus d’une obligation de travail, de soin et d’une interdiction de se rendre au centre social de Courbevoie. Finalement, le prévenu est relaxé pour les faits d’apologie du terrorisme, mais est rendu coupable pour les menaces de mort. Il est condamné à purger une peine de dix mois de prison dont sept avec sursis probatoire de deux ans. 

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE