Un faux chauffeur VTC a été condamné à une peine de prison avec sursis, mercredi 26 février dernier, au tribunal de Nanterre. En juillet 2018, il avait pris un homme pour une course entre Puteaux et Carrières-sous-Poissy, au beau milieu de la nuit à la suite d’une soirée d’entreprise arrosée. Le chauffeur en avait profité pour voler la carte bleue de son client avant de s’en servir pour faire des retraits.

« C’est un malheureux qui rentre chez lui avec un petit coup dans le nez », résume la présidente de séance des faits, lors de l’audience du 26 février à Nanterre. En cette nuit du 6 juillet 2018, l’homme éméché commande un VTC depuis Puteaux, pour rentrer chez lui à Carrières-sous-Poissy. Si la course se déroule sans encombre, le chauffeur insiste pour être payé en liquide. Le client s’arrête donc avec le chauffeur à un distributeur de billets. « Mais vous regardez le code quand il retire, il y a une preuve vidéo », souligne la magistrate.

« Il a profité de l’ivresse de la victime », assure de son côté le procureur. En effet, c’est après avoir retrouvé le smartphone de son client, égaré dans la voiture qu’il est invité chez la victime à boire un verre d’eau. À son réveil, l’homme découvre de nombreux messages de sa banque concernant plusieurs retraits. Il porte plainte et les policiers retrouvent rapidement la trace du voleur, filmé à des distributeurs de billets de Poissy, Achères (Yvelines) et Gennevilliers.

Le prévenu de 41 ans a déjà un casier judiciaire bien rempli. Mais les faits datent tous de plus de dix ans. « C’est une rechute, estime le procureur. J’espère que ce sera la seule. » Il requiert finalement six mois de prison avec sursis. L’avocate du prévenu, qui reconnaît le vol, souligne quant à elle la bonne volonté de son client qui pour l’audience a signé un chèque de 960 euros. « C’est la première fois que ça m’arrive de venir à une audience avec un chèque de banque du montant des dommages évalués par la police », explique-t-elle.

Finalement le prévenu, qui cumule deux CDD dans le bâtiment et est absent à l’audience, est condamné à six mois de prison avec sursis. Il devra aussi dédommager sa victime à hauteur de 892 euros, le chèque de banque signé préalablement et apporté à l’audience est donc d’un montant trop élevé.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE