Deux jeunes de 18 ans ont été surpris en plein cambriolage d’un pavillon à Courbevoie, le 16 août dernier. Appelés sur les lieux, les policiers pensaient simplement constater les dégâts, mais ils se sont rapidement rendus compte que des jeunes hommes étaient encore sur les lieux. S’en est suivie une course poursuite dans le jardin, durant laquelle un policier a été blessé à l’œil par le jet d’une grille en fer.

« Le tribunal est bien aise de vous voir, ironise la présidente de séance aux deux prévenus. Parce que pour votre contrôle judiciaire, on vous attend toujours. Ce n’est pas brillant. » Dès la première phrase, le ton est donné pour ce procès pour vol et violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique. Les deux cambrioleurs présumés qui comparaissent libres n’ont en effet pas suivi leur contrôle judiciaire à la lettre et se sont abstenus de pointer au commissariat à plusieurs reprises.

En août dernier ils ont été surpris par la police alors qu’ils venaient de cambrioler un pavillon dont les habitants étaient partis en vacances. Dans leurs sacs sont retrouvés des bouteilles d’alcool, 110 euros en liquide, une enceinte portative, du matériel informatique ou encore des bijoux. En plus de la porte-fenêtre qui a été endommagée, un matelas a été déchiré au couteau. « J’ai senti quelque chose à l’intérieur », explique un des jeunes.

Leur butin a très rapidement pu être restitué à leur propriétaire puisque les policiers les ont interpellé juste après, à la suite d’une course poursuite dans le jardin du pavillon. Durant celle-ci, deux policiers ont été blessés par une grille en fer, lancée sur l’un d’eux par un des jeunes. « Je n’ai pas du tout fait exprès », tente-t-il de se justifier. « Vous pensez que les policiers se jettent sur des grillages en manquant de se crever l’œil ? », lui assène alors la magistrate.

Les deux policiers sont présents mercredi 19 février à l’audience. Le plus gravement blessé s’est vu prescrire une incapacité totale de travail (ITT) de trois jours, son collègue, touché à la main, a été arrêté deux jours. Ils se portent chacun partie civile et demandent réparation. La magistrate en revient ensuite aux deux prévenus, mais surtout à leur contrôle judiciaire.

L’un après l’autre, ils expliquent ne pas avoir reçu toutes les convocations par lettre. « C’est fou le nombre d’erreurs qu’il y a à La Poste », ironise à nouveau la juge qui les tance sévèrement ensuite en voyant qu’ils ont abandonné leurs études et n’ont pas passé leur bac. « Et donc, comme vous n’avez pas de diplôme, vous allez voler chez les gens qui eux, gagnent de l’argent honnêtement. C’est très facile », leur lâche-t-elle.

Les deux livreurs pour une application baissent la tête et expliquent avoir eu besoin d’argent pour réparer leur scooter. « Et donc, ça ne vous dérange pas d’aller chez les gens et de fiche un bazar épouvantable, très bien », résume la présidente de séance qui énumère ensuite les condamnations inscrites dans leur casier judiciaire.

Si la magistrate est sévère, le procureur l’est aussi. Dans ses réquisitions, il estime que les deux jeunes « représentent toutes les caractéristiques de voleurs expérimentés », avant de requérir une peine de 140 h de travail d’intérêt général (TIG) ou 4 mois de prison avec sursis. Un quantum qui étonne l’avocat d’un des deux jeunes qui les décrit quant à lui comme « immatures » en tentant de minimiser les faits.

Le tribunal sera plus sévère que les réquisitions en condamnant les deux jeunes à 190 h de TIG qui se transformeront en une peine de six mois de prison avec sursis si elles ne sont pas faites sous 18 mois. Aussi, les deux cambrioleurs devront indemniser la victime à hauteur de 1 437 euros au total. Le jeune responsable des blessures des policiers leur devra en plus 1 600 euros au total.

Les deux jeunes écopent d’une obligation de formation ou de travail. « Et un vrai travail, avec des perspectives de carrière. Pas livreur Deliveroo », lâche une dernière fois la juge après l’énoncé du verdict.

La police courbevoisienne vigilante
pendant les vacances

Comme dans d’autres villes françaises, la police municipale de Courbevoie se mobilise pour les départs en vacances des habitants. Dans le cadre de l’opération Tranquillité vacances, ces derniers peuvent communiquer au commissariat leurs dates de départ et de retour. « Les policiers municipaux assurent des patrouilles régulières à des horaires aléatoires devant les maisons et appartements […] dont les occupants sont absents », indique le site internet de la Ville.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE