Une femme de 44 ans a été interpellée en état d’ivresse manifeste le 17 décembre dernier à Châtillon. Selon ses dires, c’est elle-même qui avait fait appel aux forces de l’ordre, alors qu’elle venait d’être agressée par le fils de son compagnon. Arrivés sur place, les policiers ont été pris à partie, menacés et insultés par cette femme qui errait dans la rue.

Poursuivie pour outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique, la quadragénaire était dans le box des accusés mardi 21 janvier au tribunal de Nanterre. Elle a reconnu une partie des faits, qu’elle a commis en récidive, tout en assurant que certains autres avaient été exagérés. Elle a finalement été condamnée à un an de prison avec sursis.

« Je vais te défoncer la gueule ». C’est en substance ce que la prévenue a lancé aux policiers qui l’ont finalement embarquée. Passablement ivre au moment des faits, elle explique qu’elle était en état de choc après une violente dispute avec le fils de son compagnon. « J’en ai marre de me faire agresser tout le temps », assure-t-elle au tribunal.

« Ce n’est pas ce que dit votre casier judiciaire qui déborde d’outrages », lui lance la présidente de séance alors que la procureure requiert un an de prison ferme contre la prévenue. « Elle ne prend aucune conscience des peines », s’agace-t-elle par ailleurs après avoir évoqué l’addiction à l’alcool notamment, de la quadragénaire. Les antécédents de la prévenue sont en effet multiples. « Vous avez huit condamnations, dont des violences à l’encontre de policiers », constate la magistrate.

« Ce n’est pas une personne si dangereuse qu’elle mériterait d’être enfermée pendant un an », riposte son avocate qui demande au tribunal de lui laisser continuer son parcours d’insertion, entrepris depuis des mois et qui porte ses fruits. « Si je vais en prison, je ne me relèverai pas », souffle la prévenue.

Finalement, le tribunal la condamne à une peine d’un an de prison avec sursis. Elle écope aussi d’une obligation de soin et de travail. Elle devra en outre verser 2 100 euros de dédommagement au total aux trois policiers qui s’étaient portés partie civile. Soulagée à l’énoncé du verdict, la quadragénaire, auparavant victime de violences policières, quitte la salle pour être libérée.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE