Les riverains s’interrogent sur les aménagements autour de la tour Aurore

La tour Aurore construite dans les années 70 fait peau neuve et sera livrée dès novembre 2021. Une bonne nouvelle pour les riverains et voisins de cette tour abandonnée pendant de nombreuses années, mais qui laisse place à quelques inquiétudes. Paris la Défense, l’établissement public aménageur et gestionnaire du quartier d’affaires profitera de ces travaux pour réaménager totalement le quartier de la Place des Reflets à la place Iris en passant par l’accès au boulevard circulaire et la place Corolles.

Le projet a été présenté à une vingtaine d’habitants du quartier lors de la réunion publique du mercredi 4 décembre. Nouveaux escaliers, rénovation des ascenseurs, démolition de certaines parties de la dalle, végétalisation du secteur, nombreux sont les sujets abordés avec les riverains qui s’inquiètent notamment des accès et du manque d’infrastructures supplémentaires pour passer d’un niveau de la dalle à l’autre.

« Ce projet immobilier nous a permis nous, de travailler sur les espaces publics qui vont venir accompagner la livraison de cette tour » explique aux riverains Myriam Diguet, directrice du pôle Puteaux-Courbevoie pour Paris la Défense. Le projet de requalification de la tour Aurore porté par le fond d’investissement Aermont verra le jour à la fin de l’année 2021 (voir notre édition du mercredi 11 décembre).

« Aujourd’hui, on a des choses existantes, mais on a fait un constat, explique Julien Schnell, architecte, président et fondateur de l’agence Urbanica des aménagements publics autour de la tour. Le constat, c’est que l’espace aujourd’hui, […} les personnes qui viennent visiter cet espace-là, qui ne travaillent pas ici, c’est un espace qui est assez difficile à lire, c’est assez confus ». Un constat partagé par les riverains habitués aux originalités du quartier entre les deux niveaux de la dalle.

L’architecte présente donc sept pistes de travail pour aérer, réaménager et rendre lisibles les abords de la tour. Ouverture du patio des Reflets, création de nouveaux liens avec le boulevard circulaire et Courbevoie, traitement des nez de dalle (pans entre les deux niveaux de la dalle, Ndlr), plusieurs sujets sont évoqués. Si les riverains sont satisfaits par l’idée générale, l’installation des escaliers et des ascenseurs notamment sur la place des Reflets fait débat lors de la réunion.

De l’aménagement actuel et futur de la place des Reflets, Julien Schnell précise des futurs équipements présentant des diaporamas : « C’est difficile de faire la vue au même endroit puisqu’on a dit qu’on déconstruisait cette dalle, c’est la partie qui est cassée donc là, on est tombé quelques mètres en-dessous ».

Pour réaménager les lieux, l’architecte et Paris la Défense ont donc prévu « un escalier qui va être aligné droit dans la perspective, large, confortable, avec des mains courantes » et de « conserver les ascenseurs » qui s’ouvriront désormais des deux côtés. Pour un riverain et commerçant du quartier, « c’est insuffisant deux ascenseurs ».

« Parce que les gens, ils ne le prendront pas si vous ne mettez pas un escalier roulant » ajoute le commerçant du manque d’escalators. « Il est prévu pour être très confortable avec un palier intermédiaire » rassure Martin Lucas, architecte et chef de projet de l’agence Urbanica. « Les mains courantes de toute façon, c’est une obligation et effectivement le passage pour les vélos sont inclus » ajoute Julien Schnell.

Des pannes d’ascenseurs fréquentes abordées, Myriam Diguet rassure les riverains évoquant le nouveau système mis en place pour l’entretien des ascenseurs ou escalators par Paris la Défense. « Ils ont mis en place un process justement où il y a des tours très réguliers, je crois que c’est journalier auprès de tout ce matériel avec des alertes très rapides, explique-t-elle. Et normalement, aujourd’hui, quand c’est des réparations qui ne nécessitent pas des pièces très particulières, les réparations se font très rapidement ».

La directrice du pôle Puteaux-Courbevoie insiste : « l’objectif de mettre justement deux ascenseurs, c’est que quand il y en a un qui tombe en panne, il y a l’autre qui est toujours là ». Les riverains se plaignant également des vélos qui pourraient encombrer ces ascenseurs et les autres prévus dans le projet, Myriam Diguet rassure : « L’ascenseur, il est là pour les personnes à mobilité réduite, pour les personnes avec des poussettes […] l’objectif de l’ascenseur n’est pas de remplacer à 100 % l’escalier ».

« C’est étonnant qu’il n’y ait pas un privilège qui soit donné à tout ce qui est plan incliné et pente douce » ajoute une habitante du quartier. « Il faut 4 cm par mètre donc il faut une déclivité qui là, noierait les commerces, réagit le président d’Urbanica. C’est très compliqué, ce que je veux dire par là c’est que l’on n’a pas la place ».

Une propostion retenue à d’autres endroits du secteur réaménagé comme l’explique Olivier Lavigne-Delville, directeur d’Aermont « Il y a un escalier pour passer de la place de l’Iris au patio, […] Nous, on s’était toujours dit qu’on était condamné à avoir un escalier et en fait Urbanica a dit « non, non » avec la distance on peut gérer en pente ».

Le projet en étant encore au stade de l’avant-projet, l’architecte insiste « Tout ces retours d’expérience que vous nous faîtes là, on peut penser à plein de choses, on est très preneur, c’est très utile ». Plusieurs propositions sont ainsi faites par les habitants sur l’ensemble du projet.

Du reste de l’aménagement, les architectes et urbanistes du projet insistent sur la volonté de « garder la clarté » dans le quartier en « ramenant une qualité urbaine » et en « clarifiant l’espace ». La démolition d’une partie de la dalle permettra pour l’architecte de changer le visage du quartier.

« Demain, vous restez à l’air libre et vous avez une perspective qui va des Reflets, qui vous mène jusqu’à Corolles. Vous aurez la vision directe, une vraie perspective » note Julien Schnell. Un gros travail de végétalisation du quartier est également prévu même sur les ascenseurs.