Gilets jaunes, une répression d’État, le film documentaire du site d’informations indépendant StreetPress, sera projeté gratuitement à l’université Paris Nanterre, jeudi 14 novembre à 18 h. Organisée par la la section syndicale de l’enseignement supérieur de Confédération nationale du travail (CNT), la projection du documentaire sera suivie d’un débat avec le rédacteur en chef du média, Mathieu Molard.

En accès libre sur Youtube, le film revient sur les violences policières dont ont été victimes les Gilets jaunes. « Dès le début du mouvement des Gilets jaunes, on est allé sur le terrain […] et assez vite on a fait le constat de cette répression policière inédite et de cette répression juridique inédite », a expliqué Mathieu Molard au micro du Média.

En 57 min, le documentaire analyse les stratégies de répression mises en place par les forces de l’ordre, leurs moyens et les conséquences. Le tout s’appuie sur les connaissances de militants, de chercheurs, de journalistes et d’avocats, et revient sur les tenants et aboutissants des violences exercées contre les manifestants. Pierre Douillard, doctorant en sociologie urbaine, auteur du livre l’Arme à l’oeil, intervient dans le documentaire.

Selon lui, la stratégie de l’État a pour but d’en « mutiler un pour en terroriser 1 000 ». Le chercheur a été en 2007 la toute première victime du lanceur de balles de défense, le LBD40, lui faisant perdre l’usage d’un œil suite à un tir lors des manifestations étudiantes. Le film, réalisé par Cléo Bertet et Matthieu Bidan, donne également la parole aux victimes, à l’image de Vanessa Langard, victime d’un tir de LBD en pleine tête.

Un documentaire gratuit mais qui a un coût

Streetpress, le média indépendant à l’origine du documentaire Gilets jaunes, une répression d’État a connu de véritables difficultés pour voir le jour et être vu. « Nous avons travaillé dessus pendant six mois », détaille le rédacteur en chef de StreetPress, Mathieu Molard. Au lendemain de sa publication sur Youtube, le film a été « démonétisé » (c’est-à-dire qu’il ne fait plus l’objet de publicités et est moins bien référencé, Ndlr) par la plateforme vidéo « parce que la vidéo ne convenait pas aux annonceurs », explique la rédaction sur son twitter.

CREDIT PHOTO : YANN CASTANIER / THIBAULT LAURAS