Un jeune homme habitant de Pontoise a été condamné à de la prison ferme mardi 29 octobre dernier par le Tribunal de grande instance (TGI). Il était accusé d’avoir violenté le gardien de l’immeuble où vit sa mère, à Asnières-sur-Seine, le 6 septembre. L’homme avait été jugé en comparution immédiate quelques jours après.

Il était ressorti libre de l’audience, avec un contrôle judiciaire lui interdisant d’aller à Asnières-sur-Seine. Malgré celui-ci, l’homme avait été arrêté le 9 septembre dans la commune, soit au lendemain de sa première audience, puis placé en détention provisoire. Le prévenu a expliqué qu’il avait un différend de longue date avec le gardien de cet immeuble.

« Là, c’est juste un coup de poing », lâche le prévenu à la présentation de son casier judiciaire comportant 12 mentions, toutes antérieures à 2015. « Vous vous rendez compte que c’est grave ? », s’emporte la présidente d’audience qui lui fait remarquer qu’il a violé son contrôle judiciaire le lendemain de sa condamnation : « C’est désarmant. Vous donnez le sentiment de vouloir rester en détention. »

Si le gardien d’immeuble, qui s’est porté partie civile tout comme son employeur, ne s’est vu prescrire que deux jours d’incapacité temporaire de travail (ITT), il est toujours en arrêt maladie. « Il n’est toujours pas en état de travailler », assure son avocat qui évoque un « choc psychologique ».

Dans le box des accusés, le prévenu, père d’un bébé de quelques mois, n’exprime aucun regret. Il explique son geste, survenu après une très brève dispute une heure plus tôt, par son « énervement ». Les deux protagonistes de cette affaire seraient d’ailleurs en conflit depuis un certain temps, sans que le prévenu n’en détaille les raisons.

« Votre famille pose des difficultés dans le quartier, lui fait remarquer la présidente de séance. Avec votre frère, vous êtes très défavorablement connus. » Un fait dans lequel l’avocat des parties civiles s’engouffre et considère que le prévenu « se considère comme étant une personne importante de la résidence » où il vient chaque jour pour visiter sa mère. « Il ne respecte rien », assène-t-il ensuite.

Au regard de ses antécédents et du non-respect de son contrôle judiciaire, le procureur requiert huit mois de prison assortis d’une interdiction de séjour à Asnières durant deux ans. Le tribunal suit ces réquisitions. Le prévenu devra en plus dédommager les parties civiles à hauteur de 2 700 euros au total.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE