Au centre commercial Westfield les 4 Temps, les clients comme leurs déplacements sont minutieusement comptés. Unibail-Rodamco-Westfield (URW), le géant de l’immobilier propriétaire des 4 Temps, fait pour cela appel à une société française spécialisée dans le comptage puis l’analyse de flux : Quantaflow, qui serait présente dans plus de la moitié des centres commerciaux français.

Basée à Issy-les-Moulineaux comme à Honfleur (Calvados), la jeune pousse a mis en place diverses techniques de comptage, vidéos ou via des capteurs infrarouges. Situés à différents points stratégiques du centre commercial, ces caméras et capteurs permettent au responsable du centre de disposer des informations de fréquentation en temps réel.

« Vous avez un espace sur internet et une application mobile qui permet d’avoir les informations en temps réel », illustre Guillaume Noblet, le directeur général adjoint de Quantaflow. « Le directeur des 4 Temps a dans sa poche, sur son téléphone, l’application, et il y va minimum une dizaine de fois par jour, poursuit-il du plus grand centre commercial d’Europe. Pour eux, c’est un vrai baromètre. »

Ces capteurs, lasers ou caméras vidéos sont disposés à toutes les entrées du centre, au niveau des escalators et même à l’extérieur des 4 Temps. Globalement, un comptage précis permet à URW « de savoir si telle ou telle campagne marketing a fonctionné, telle ou telle ouverture de magasin, de façon a savoir si leur politique attire du monde », explique le représentant de Quantaflow.

« Unibail dépense beaucoup d’argent pour faire venir des gens sur son site », analyse Guillaume Noblet. Pour les 4 Temps, l’entreprise normande a mis en place quatre moyens distincts pour compter les visiteurs de la façon la plus précise possible : « On a toutes nos technologies disponibles sur ce centre. » Diverses techniques sont employées.

Utilisant le même principe que les capteurs infrarouge, ceux destinés aux escalators sont mis en place dans « des petits poteaux en aluminium », comptant les passages de clients de façon verticale.

« La première avec laquelle nous nous sommes implantés est la technologie infrarouge, énumère Guillaume Noblet. Ça se présente comme des grands tubes sombres qui font toute la longueur de l’entrée. » Chaque passage est détecté grâce aux mouvements des visiteurs. Les caddies et autres valises ne sont pas pris en compte, puisque ces capteurs infrarouges détectent la hauteur des objets en mouvement.

Le centre commercial de la Défense, comme tous ceux du géant de l’immobilier, est équipé depuis plus d’une dizaine d’années. « C’est un centre assez complexe, poursuit le directeur général adjoint de Quantaflow. On a dû notamment équiper les escalators. On a installé des capteurs qu’on appelle nano. » Utilisant le même principe que les capteurs infrarouges, ils sont cependant mis en place dans « des petits poteaux en aluminium » et comptent les passages de clients de façon verticale.

Des lasers sont aussi utilisés à l’extérieur du centre. Des faisceaux « inclinés à une quarantaine de degrés », comptent les passages face aux entrées du centre commercial. « Si vous ne comptez pas toutes les entrées, vous allez avoir des endroits où il y aura de la fuite, explique Guillaume Noblet. Vous allez avoir des portes non comptées […], donc des calculs qui sont faux. »

Mais le Westfield les 4 Temps est un centre complexe et scindé en plusieurs parties. Le « Foodcourt », la partie réservée à la restauration, est particulièrement équipée en capteurs. « Il y a eu beaucoup d’investissements », dans cette partie des 4 Temps, explique le directeur général adjoint de l’entreprise normande.

Enfin, des caméras sont aussi installées juste au-dessus des entrées les plus utilisées des 4 Temps. Si elles filment en continu « le haut de la tête » des visiteurs, aucun problème au niveau de la protection de la vie privée, rassure Guillaume Noblet. « On prend les images à partir du plafond, donc vous voyez le haut de la tête des clients, précise-t-il. Et quand bien même on verrait un bout de visage sur les côtés, quand ils passent sur les côtés du capteur, on floute cette image, rassure-t-il. Nous, notre métier, ce n’est pas du tout d’exploiter des données personnelles. »

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE