La rentrée n’est pas encore faite pour tout le monde à l’université Paris Nanterre. Plusieurs centaines de jeunes demandeurs pour étudier au sein de la faculté n’ont pas encore reçu leur affectation. Parcoursup, la plateforme d’inscription en ligne mise en place par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, a clos sa dernière procédure de préinscription le 14 septembre dernier.

Depuis lors, les candidats ne peuvent plus formuler de vœux. Soutenu par des collectifs d’étudiants ou des syndicats comme l’Union nationale des étudiants de France (Unef, seul syndicat présent à Nanterre, Ndlr), ils tentent désormais de s’inscrire via des commissions, internes à la faculté de Nanterre. La dernière, composée d’élus étudiants et de la vice-présidence, a eu lieu mardi 1er octobre (après le bouclage de cette édition, Ndlr).

« À Nanterre, on a 300 personnes qui ont été recensées sans affectation », explique Imane Ouelhadj, secrétaire générale de l’Unef à Nanterre, vendredi 27 septembre (sollicitée, l’université n’a pas communiqué ses chiffres dans les délais impartis, Ndlr). « C’est un problème assez généralisé », constate-t-elle en assurant que cette année, son syndicat avait dénombré « plus d’étudiants en galère par rapport à l’année dernière » au niveau national.

L’université de Nanterre ne fait pas exception. Ce vendredi-là, seulement 50 étudiants avaient pu être inscrits via les commissions. « Sur Nanterre, on a vu une nette augmentation de dossiers recensés », indique la secrétaire générale de l’Unef. « L’année dernière, on était à à peu près 150 voire 200 dossiers, donc on a presque doublé cette année », dénonce-t-elle. Elle pointe aussi de nouvelles règles, fixées par le rectorat, selon elle.

Alors que l’année passée, l’Unef avait « réussi » à inscrire tous les étudiants sans affectation dans diverses filières de l’université en contournant Parcoursup, cela n’a pas été possible pour la rentrée 2019. « Les facs étaient assez libres au niveau des inscriptions des nouveaux étudiants », constate-t-elle. « Cette année, ce n’était plus possible, poursuit Imane Ouelhadj. Donc on n’a pu inscrire que les personnes qui avaient fait des vœux. » Les aspirants étudiants passés à côté des plateformes d’inscription officielles se sont donc automatiquement retrouvés sans affectation.

Pour la secrétaire générale de l’antenne de l’Unef à Nanterre, « le boom des naissances en 2000 » et la « démocratisation de l’enseignement supérieur » ont joué dans l’augmentation des demandes d’inscription à la fac nanterrienne. Cette nette augmentation d’étudiants toujours demandeurs d’affectation s’expliquerait aussi par la hausse drastique des frais de scolarité pour les étudiants étrangers.

Dès novembre dernier, Edouard Philippe, Premier ministre, a annoncé une nette augmentation des frais de scolarité pour les étudiants étrangers. Ceux-ci payaient jusque là les mêmes frais d’inscriptions que les étudiants nationaux. Cette mesure a provoqué une levée de boucliers dans certaines facs, qui proposent maintenant de financer elles-mêmes cette augmentation.

Cependant, « il y a pas mal de facs d’Ile-de-France qui n’ont pas appliqué l’exonération automatique » des frais de scolarité, rapporte Imane Ouelhadj. En clair, même si les frais de scolarité pour les étudiants étrangers n’augmentent pas dans ces universités, ils doivent tout de même avancer les frais, « 2 770 euros pour une licence », avant d’être remboursés.

Nanterre pratique de son côté l’exonération automatique, et attire nombre d’étudiants désireux de « pouvoir étudier une année sans galérer financièrement », détaille l’étudiante. « Face à ça, on a un gouvernement qui ne met pas les moyens pour ouvrir de nouvelles salles », déplore la syndicaliste. « Avec le nombre de lycéens qui souhaiteraient s’orienter après le bac, il faudrait plus d’un campus à construire » en Ile-de-France, estime la jeune femme, regrettant les répercussions sociales et financières que provoquerait ce manque de places dans les facs.