« Un record de chaleur absolu. » Alors que le mercure grimpait à près de 43 °C dans Paris, la température a grimpé à plus de 44 °C à la Défense. Si le système collectif de chaufferie et de climatisation a réussi à tenir le choc, permettant aux salariés des tours de continuer à travailler (voir encadré), la situation s’est avérée plus problématique dans les 12 ha de végétation du quartier. Malgré les mesures mises en place, certains arbres n’ont ainsi pas tenu les fortes chaleurs.

Premières victimes des températures élevées : les cerisiers de la place de l’Iris en pleine reconfiguration, entre le chantier de la tour Saint-Gobain, les tours Manhattan et CB21, ainsi que la résidence Neuilly-Défense. Ces cerisiers du Japon, plantés au début des années 1990, devaient voir une dizaine de sujets supplémentaires être ajoutés dans le cadre des travaux d’embellissement de la place. Ils seront finalement tous remplacés « dans les semaines à venir », a récemment annoncé Paris La Défense, l’établissement public gestionnaire et aménageur du quartier.

Ces cerisiers du Japon, place de l’Iris, devaient voir une dizaine de sujets supplémentaires être ajoutés dans le cadre de travaux d’embellissement. Ils seront finalement tous remplacés.

« La canicule met à rudes épreuves les espaces verts, expose en effet l’établissement public de la mort de ces cerisiers et de la végétation mise en difficulté cet été. En plus de brûler les plantes par les rayonnements intenses du soleil, elle entraîne une déshydratation des sujets. De façon naturelle, une plante qui subit une chaleur inhabituelle va donc limiter son activité pour se protéger. »

En prévision des épisodes caniculaires de la période estivale, et afin de tenter de prémunir ses végétaux contre les brûlures liées à la réverbération du soleil au pied des tours vitrées et contre le manque d’eau, Paris La Défense précise avoir mis en place plusieurs mesures de précaution. Ont ainsi été menées « des visites de contrôle sur l’ensemble du quartier pour établir les points sensibles à prioriser ».

Cette cartographie s’est ensuite manifestée concrètement par la mise en place d’une « équipe en continu » chargée « d’arroser manuellement les espaces verts et les espèces les plus sensibles ». Dans le cadre du plan de gestion différenciée des espaces verts, mis en place pour la première fois l’an dernier dans le quartier d’affaires, plusieurs mesures sont en lien direct avec la chaleur, celle touchant les végétaux mais aussi celle concernant les salariés, habitants et étudiants.

« Les espèces de remplacement sont exclusivement des espèces natives du bassin parisien et nécessitant de faibles apports en eau, expose ainsi le plan de gestion diffusé au sein de l’appel d’offres publié en 2018 sur le sujet. Vu l’emplacement de ces sujets, intégrer la problématique de la réverbération solaire des tours dans le choix de l’espèce de remplacement. » Pour les usagers du quartier d’affaires, la réflexion s’est portée sur la création d’écosystèmes spécifiques.

« Les services de régulation sont des bénéfices obtenus de la régulation des processus des écosystèmes, tels que […] la régulation du climat à l’échelle locale (diminution de l’effet îlot de chaleur) », avance toujours le plan de gestion différenciée. Ces îlots de chaleur, particulièrement prononcés sur la dalle piétonne, entraînent en effet une hausse parfois très importante des températures maximales, constatée par exemple cet été avec plus d’un degré supplémentaire par rapport à Paris, où la chaleur est elle-même déjà plus élevée que la moyenne francilienne.

La climatisation tient le choc des fortes chaleurs

À la fin du printemps, alors que s’annonçait le premier épisode de canicule dans toute la France, plusieurs usagers du quartier d’affaires s’étaient inquiétés sur les réseaux sociaux de la bonne tenue du système collectif de climatisation de la Défense. Certains ont rappelé l’épisode cauchemardesque de l’été 2005, lorsque fin juin, le rafraîchissement des tours comme du centre commercial des 4 Temps avait été très inférieur à la normale.

Cette année, le gestionnaire du système de chauffage et de climatisation de la Défense et de ses alentours, Enertherm, a pu assurer une continuité du service malgré les records de chaleurs.

Cette année, le gestionnaire du système de chauffage et de climatisation de la Défense et de ses alentours, Enertherm, a cependant pu assurer une continuité du service malgré les records de chaleur. « Indépendamment des températures extérieures enregistrées, les températures d’eau glacée (départ centrale) ont été maintenues entre 3,5°C et 5,5°C sans dérive sur la période », se félicitait ainsi le gestionnaire fin juillet.

« Équipes techniques mobilisées, météo anticipée, disponibilité et efficacité des moyens de production, REX (retour d’expérience, Ndlr) positif des travaux de maintenance et de modernisation effectués durant l’intersaison, précise-t-il de son anticipation. La conjonction de tous ces éléments a permis à Enertherm de […] faire face aux pics de demandes quotidiens pour les besoins en climatisation des 125 immeubles et commerces raccordés au réseau. »