« Un amoureux transi, un grand gentil », dit de son client Me Dégoul, avocat d’un policier de l’antiterrorisme qui ne pouvait réfréner ses tentatives de séduction et à qui l’IGPN attribue l’envoi de 500 SMS à différentes collègues, également victimes de ses avances. Il allait jusqu’à suivre ses collègues dans leurs activités extra-professionnelles. L’homme est jugé depuis le 28 mai au tribunal de Nanterre pour harcèlement moral, rapporte le Parisien.

Arrivé à la sous-direction de l’anti-terrorisme de Levallois-Perret en même temps que sa collègue, il serait rapidement tombé amoureux de celle qui aujourd’hui l’accuse d’harcèlement. Des SMS, d’abord, puis des questions personnelles, il restait correct bien qu’insistant.

Toujours sur le chemin de sa collègue, cette dernière commence à se poser des questions : il la suit dans le métro, même lorsqu’elle laisse passer plusieurs trains. Lorsqu’elle se met au basket, il fait son jogging près du terrain où elle s’entraîne… avant de rejoindre le club de sport. « Il y a beaucoup de moments où je me suis trouvé face à lui alors qu’il n’avait rien à faire là », constate la plaignante.

Après presque un an de ses machinations, la policière, qui est gagnée par le stress et l’insomnie, fait intervenir un collègue. Ce dernier lui intime, par SMS : « Ne t’adresse plus à elle hors obligations professionnelles, lâche l’affaire », et si les messages s’arrêtent, ils reprennent de plus belle quelques mois plus tard.

La policière finit par alerter sa hiérarchie et l’IGPN ouvre une enquête pour se rendre compte que l’homme n’en est pas à son coup d’essai : trois de ses anciennes collègues rapportent les même pratiques. L’une d’entre elles le croise devant son esthéticienne, l’autre le retrouve en face d’elle dans le TGV qu’elle prend à l’occasion d’un week-end. L’IGPN aura retrouvé la trace de quelques 500 messages envoyés à ses différentes collègues.

Muté depuis septembre, des faits lui seraient à nouveau reprochés par ses nouvelles collègues. De quoi motiver la procureure, qui requiert huit mois d’emprisonnement avec sursis, assortis d’un sursis de mise à l’épreuve de deux ans ainsi qu’une obligation de soin.