Jeunes et moins jeunes, ils étaient une trentaine de futurs entrepreneurs à avoir répondu à l’invitation de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) des Hauts-de-Seine, pour se faire conseiller dans leur développement numérique. Au programme de la matinée donnée au siège de Nanterre : des conseils pour prototyper un produit sur internet, des outils pour créer des sites internet à peu de frais, puis les conseils d’un avocat sur les mesures de précaution à garder en tête.

« Je suis venue pour mon business personnel, pour la création de mon site web, je voulais connaître les outils et les dispositions légales », résume Lemaine Bazile, qui a créé il y a quatre mois Yeresha conseil, une entreprise de conseil. « La première partie m’a rassurée parce que j’ai vu que je suis en capacité de créer un site alors que je suis une novice ! », sourit-elle au terme de cette réunion de deux heures.

« Moi, je suis venu pour les deux thèmes, je pense qu’on peut pas détacher l’opérationnel du juridique », remarque Christophe Soyez, qui a lancé il y a huit ans Medi-link, une société de services pour fournir du support aux médecins lorsqu’ils pratiquent des études cliniques. « Je n’ai pas de site web à l’heure actuelle, juste une vitrine, explique-t-il de sa présence. L’idée, c’est de voir à quoi faire attention, surtout si on veut sous-traiter. »

Lors de cette réunion, les participants ont pu être renseignés par maître Jérôme Sujkowski. « Je conseille une entreprise qui s’est lancée il y a dix ans sur le e-commerce, et qui est devenue leader sur le marché : pensez toujours que lorsque vous lancez votre entreprise, c’est comme un mariage, tout le monde est heureux », expose-t-il. « Mais si vous avez du succès, il y aura sûrement des gens qui viendront vous demander de l’argent par des moyens juridiques », met en garde cet avocat.

« Il faut notamment faire attention au contrat entourant la charte graphique du site », précise-t-il de l’épineux sujet de la propriété intellectuelle. « C’est un point qui m’a marqué, parce que je fais faire mon site web par une étudiante en design, je me rends compte qu’elle a la propriété de la charte graphique », commente Guillaume Nouvellet, cadre supérieur qui souhaite se reconvertir dans « l’immobilier d’exception ».

« Même si j’ai une formation de juriste, il faut se tenir au courant de l’évolution du droit au sujet du web, rapporte le futur agent immobilier, ancien directeur fiscal adjoint du groupe Stef. Il y a des sujets, très précis, comme le RGPD (Règlement général sur la protection des données, entré en vigueur au niveau européen l’an dernier, Ndlr), les conditions de vente ou encore les droits de la charte graphique, sur lesquels j’avais besoin d’informations. »

« La CCI doit accompagner la transformation digitale des métiers, avec des ateliers comme aujourd’hui de sensibilisation, il faut donner les clefs pour pouvoir lancer des prototypes avec très peu d’investissement », martèle Alain Forgeot, conseiller numérique de la chambre de commerce et d’industrie de la région Paris Ile-de-France. Il précise que la France a « un retard à combler, se classant au 16e rang des 28 pays européens » sur ce sujet.