Un magasin gratuit où adopter livres, vêtements et plantes, ou bien déposer ses objets ? C’est ce que propose depuis le 10 mai dernier le Bocal, un espace de vie situé à la Maison de l’étudiant de l’université de Nanterre, et porté par trois associations : Lunivercel, Asega et Hypothémuse. Celles-ci sont parties d’un constat simple : l’université Paris-Nanterre a besoin d’un lieu de vie, où passer du temps, se rencontrer et partager.

Ces associations ont voulu faire de cet espace un lieu de rendez-vous pour enrichir la vie au sein de la communauté universitaire et plus largement la vie nanterrienne, où les habitants et le personnel sont les bienvenus. Pour ce faire, le Bocal accueille une ludothèque, un magasin gratuit et propose un coin café, les mercredis et vendredis de 14 h à 19 h, jusqu’à la fin de la période d’expérimentation qui se terminera le 28 juin prochain.

Vendredi 10 mai, vers 15 h, des membres de Lunivercel, association étudiante et habitante de Nanterre qui teste et développe des projets en faveur du réemploi et de la solidarité locale, sont présents au Bocal pour accueillir les curieux. Quelques étudiants s’y arrêtent, regardent les objets sur les grandes étagères, puis repartent, parfois avec un bibelot sous le bras, sans avoir déboursé le moindre centime. « On n’a pas eu le temps de beaucoup communiquer », confie Sock Ying, 27 ans, demandeuse d’emploi, actuellement à temps plein sur le projet du Bocal.

Mis à part la présidente, Delphine Saint-Martin, étudiante en deuxième année de droit à Nanterre, les trois autres personnes de l’association présentes sont des habitants. « L’idée, c’est d’accueillir les familles aussi », soulève Sock Ying en pointant du doigt la ludothèque où trônent quelques livres pour enfants.

Son association n’est pas subventionnée par l’université car elle n’est pas considérée comme une association étudiante. Pourtant, si le Bocal a remporté l’appel à projet de l’espace qu’il occupe aujourd’hui, c’est grâce à la volonté de l’établissement de « s’ouvrir au campus et à la ville », selon la jeune femme.

« Ils ont envie d’une ouverture, mais en même temps, ils redoutent une trop grande affluence des habitants », commente Sock Ying. Il explique que l’université leur a confié la mission de demander aux gens qui fréquentaient le Bocal s’ils étaient étudiants ou habitants, et de le relever. Isabelle, 40 ans, en recherche d’emploi et adepte de ce genre d’initiatives, s’est proposée comme bénévole. « J’habite à 20 min à pied d’ici, et je suis très intéressée par ce genre de projets d’économie sociale et solidaire », indique-t-elle.

« On pense que le côté bon plan gratuit peut faire venir plein de monde, estime Sock Ying, et que ça peut être un bon moyen de sensibiliser les gens au zéro déchet, ou sur comment mieux dépenser ». Lisa, une étudiante de 22 ans, croisée près de l’entrée de la Maison des étudiants, semble ravie du projet : « C’est génial ce genre d’initiatives, je valide à 100 %, surtout pour nous étudiants fauchés, il faut s’entre-aider ».

Les meubles qui occupent l’espace de 60 m² du Bocal sont tous issus de la récupération. « On essaye aussi de mettre en place des solutions pour ne pas avoir trop de déchets, informe Sock Ying. On est en compost, on va aussi bientôt peser nos poubelles. » Pendant l’ouverture du Bocal, des animations, des ateliers et diverses petites surprises sont à prévoir, toujours autour de l’anti-gaspillage, de la récupération et de la réutilisation, et plus largement de la réduction des déchets.