Ils comptaient sur la honte et la crainte de leurs victimes pour s’en sortir sans ennuis. Vendredi dernier, ce jeune homme de 17 ans, issu de bonne famille, a toutefois été mis en examen par un juge de Versailles pour extorsion. Après avoir piégé des pédophiles en se faisant passer pour une jeune fille de 12 ans, il leur donnait rendez-vous, où, accompagné de deux complices, il leur dérobait leurs affaires, rapporte Le Parisien.

Mais une de leur victime a finalement alerté la police le 14 mars dernier. Évoquant simplement un rendez-vous avec « une personne contactée sur internet », il raconte son agression, rue Berthelot, à Chatou (Yvelines) vers 19 h, où trois hommes encagoulés l’agressent au moyen d’une bombe lacrymogène et d’un pistolet, obtenant de force portefeuille, carte bancaire, téléphone portable, casque et gants de moto.

La police municipale catovienne interpelle ensuite les deux jeunes lors d’une patrouille de quartier, qui semblent correspondre à la carrure décrite par l’homme intéressé par les (très) jeunes filles. Si l’un prend la fuite, il est ensuite rattrapé par les enquêteurs de la sûreté urbaine de Saint-Germain-en-Laye.

Les deux adolescents interpellés reconnaissent être les auteurs de l’agression. Remis en liberté, ils attendent leur convocation devant la justice. Au gré de leur enquête, les forces de l’ordre identifient le troisième suspect puis l’arrêtent jeudi dernier à Nanterre.

Lors de l’audition de ce troisième suspect, l’enquête prend une tournure inédite. L’adolescent de 17 ans explique aux enquêteurs qu’il se faisait passer pour une jeune femme sur les réseaux sociaux. Lorsqu’il reçoit des demandes d’hommes plus âgés, il a alors l’idée de répondre qu’il a seulement 12 ans.

Débutent alors de curieuses réactions : « Certains étaient vraiment bizarres. L’un d’eux se déshabillait et m’envoyait des vidéos sexuelles : c’était très gênant », confesse le jeune, méconnu des services de police. Lors des traquenards organisés, il reste en retrait et laisse ses deux complices s’occuper, il argue s’être pris « pour une sorte de justicier ». Il sera toutefois difficile de trouver les autres « victimes », qui risquent d’être poursuivies pour corruption de mineurs.