Le grand projet de transformation de l’esplanade en ambitieux parc urbain, voulu par Paris la Défense, est au stade de la consultation publique. Cette fois-ci, l’établissement public aménageur et gestionnaire appelait les usagers de la dalle à donner leur avis au cours d’un atelier dédié aux activités de loisir et de détente à mettre en place, au PC de sécurité situé place des Reflets. Si quelques tensions étaient perceptibles lors des précédents événements proposés dans le cadre de la concertation, celui-ci s’est avéré extrêmement animé.

« Certains habitants sont persuadés que tous les autres habitants partagent leur avis : qu’il ne faut pas mettre en place d’activités pour les nuisances, or c’est faux, au travers des sondages et même des balades urbaines que nous avons mis en place, on entend des sons de cloche très différents », défend le service urbanistique de Paris La Défense.

« Nous on ne veut rien, on ne demande rien, et on veut surtout pas de changement ! » s’exclame Yves Egal, président de l’association des Amis de la Défense. Pour une autre habitante de l’immeuble Neuilly-Défense, comme pour une majorité de la vingtaine de présents, il ne faudrait « surtout pas » d’activités sur l’esplanade. La crainte ? Le détournement de leur usage par une « faune », c’est-à-dire de jeunes voisins du quartier d’affaires, générant d’après eux bruit et insécurité à la nuit tombée.

Le grand projet de transformation de l’esplanade en ambitieux parc urbain, voulu par Paris la Défense, est au stade de la consultation publique.

Pour Valérie Laude, l’une des rares habitantes en faveur d’activités de loisirs, il faudrait un skate-parc, ou un terrain de basket. « Moi ce que je dis, c’est que si on occupe les jeunes, il y aura moins de problèmes. Il faut réfléchir à des revêtements qui permettent de minimiser le bruit. » Seule salariée de la Défense présente ou presque, Christine Gomes, « chief happiness officer » dans une grande banque internationale du quartier d’affaires, met en avant l’installation de « barres de traction » pour « se défouler sans gêner les habitants la nuit ».

« Il y a un gros flux de population, il faut que nous pensions à tout le monde. Forcément, ce sont les habitants qui sont les plus mobilisés, mais il faut concilier les attentes de chacun, explique l’établissement public confronté à cette bronca. Lorsque nous avions aménagé le parc Diderot, nous avions eu une levée de boucliers de la part des habitants. Certes, il y un peu de délinquance, mais ce n’est pas de notre ressort. »