Quels sont les risques, plus de dix ans après la crise des subprimes, d’une nouvelle crise économique majeure ? Eric Dor, directeur des études économiques de l’école, s’était donné deux heures pour répondre à cette épineuse question, dans une conférence au socle de l’Arche de la Défense, où étaient invités chefs d’entreprises et « décideurs ».

Le tableau dressé par l’économiste se veut inquiétant : l’activité de la zone euro est globalement « très décevante ». En France, la consommation des ménages ne cesse de baisser, et l’investissement des ménages dans le bâtiment est quasiment nulle. Ce ne sont pas les 0,92 % de croissance du PIB de la France au quatrième trimestre 2018 qui le contrediront.

Mais c’est plutôt en pointant du doigt la situation italienne qu’Eric Dor imagine une possible crise de la zone euro. « La croissance a été négative en Italie depuis deux trimestres : on peut officiellement parler de récession, et c’est une très mauvaise nouvelle car les politiques ont été élus sur des promesses de non-austérité », résume-t-il sombrement. L’insatisfaction des ménages italiens, qui vivent en moyenne moins bien qu’en 1999, pourrait pousser l’exécutif à s’opposer aux mesures européennes et sérieusement entamer la fragmentation financièrement de l’EU.