Au terme d’un procès de deux jours, la cour d’assises des Hauts-de-Seine a jugé cet aide-soignant de l’hôpital Foch à Suresnes pour les faits de viol et agression sexuelle qu’il a commis en septembre 2015. Reconnu coupable, l’homme de 29 ans a été condamné à huit ans de prison ferme, rapportent nos confrères du Parisien.

Sa victime, une brillante trentenaire d’origine chinoise, en veut à l’hôpital. Lors de son témoignage, la victime a insisté sur le fait qu’elle avait tenté de prévenir le personnel médical, qui ne l’a pas crue. Elle qui souffrait d’une encéphalite aiguë, reproche à l’hôpital « d’avoir douté », de lui avoir soutenu qu’elle « hallucinait ».

L’aide-soignant profitait de son état de faiblesse pour « la toucher partout », la « caresser au niveau du sexe ». Si la jeune femme n’a pas prononcé le mot « viol », les aveux de l’aide-soignant ont mis en évidence qu’il y a avait eu acte de pénétration.

Après avoir déposé plainte en novembre 2015, deux mois après les faits, il aura fallu presque deux ans pour que la police interpelle l’aide soignant, notamment en raison de l’expert psychiatre qui a mis plus d’un an à rendre ses conclusions. La femme a hésité à porter plainte, car son père lui conseillait de faire « comme si ça n’avait pas existé ». La psychologue présente a renchérit : « Dans la culture asiatique, c’est une chose honteuse ».

L’avocate de la victime a mis en avant le courage de sa cliente : « il lui a fallu du courage pour aller contre sa famille et dénoncer ce qu’elle a subi. Elle a aussi lutté contre elle-même. Elle, qui a toujours tout réussi, culpabilisait de n’avoir pas su se protéger de Monsieur. »

L’homme a tout de suite avoué les faits à la police. Il n’en était pas à son coup d’essai. Il avait été violent à l’encontre d’une personne âgée dans une maison de retraite ainsi qu’un adolescent dans un service spécialisé. Depuis les faits de 2015, il s’était également rendu coupable d’attouchement auprès d’une autre patiente, raison pour laquelle l’hôpital l’a licencié pour faute grave.

Lors du procès, l’homme a justifié ses actes par son « immaturité ». Un argument mis en difficulté par l’expert psychologue. L’homme aujourd’hui âgé de 32 ans « plaque le discours des experts pour se dire immature. S’approprie les mots de ses interlocuteurs judiciaires : abus de pouvoir, vulnérabilité de la victime… Il reconnaît les faits mais les met à distance, comme si ce n’était pas lui. Il comprend sur le plan intellectuel mais n’intègre pas », analyse-t-il.

L’avocat de l’ex aide-soignant Me Philippe-Hugues Thévenard, résume ainsi la situation : « Il n’imprime pas. Son immaturité est pathologique. Et la prison n’y changera rien. » Une fois sa peine de prison terminée, il sera soumis à un suivi socio-judiciaire de trois ans.