Ce sera bientôt la « tour Dalkia », du nom de la filiale d’EDF, qui va occuper sous peu 20 000 m² de bureaux contre 8 300 m² auparavant, sur un total de 28 000 m² de bureaux. Un déménagement rendu possible par les importants travaux mis en place par le gestionnaire d’actifs Blackrock, propriétaire de la tour. Au programme de ce chantier, un pied de tour rénové, coiffé d’une casquette en béton fibré, un café chic, un restaurant et une salle de sport très haut de gamme de 1 200 m².

C’est un « projet de revalorisation de l’ensemble », selon les mots de Blackrock, qui a acheté la tour en septembre 2016. Construite à la fin des années soixante et partiellement vacante depuis plusieurs années, elle souffrait d’une mauvaise image – au point d’être surnommée « la tour maudite ». Michael Hameau, l’asset manager de la tour pour Blackrock, le reconnaît volontiers : la tour souffrait « d’un côté vieillot, désuet ». Pourtant, la façade en béton porteuse avait « quelque chose d’iconique », argumente-t-il, car «  c’est le propre de l’architecture française ».

« Nous avons donc décidé de rester fidèle à cet esprit en le modernisant », poursuit-il. C’est l’architecte Rudy Ricciotti, qui a notamment réalisé à Marseille le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), qui a été retenu. « C’est une vraie chance de travailler avec cet architecte, car c’est un spécialiste du BFUB, le béton fibré ultra haute performance, matériau dans lequel il a conçu le Mucem », se réjouit Michael Hameau.

L’objectif était de « renforcer l’attractivité de la tour en ouvrant au maximum le pied de tour, car nous trouvions que les abords n’étaient pas du tout chaleureux », commente son propriétaire.

« Nous lui avons demandé de travailler sur trois aspects. Nous voulions respecter l’esprit en béton, mais donner une nouvelle signature architecturale à la tour. Ensuite, il fallait absolument muscler l’offre de service pour les occupants : tout ce que nous avions auparavant, c’était un petit hall sombre et un restaurant d’entreprise au « -5″ sans lumière naturelle ! », s’étouffe l’asset manager.

« Enfin, nous voulions surtout renforcer l’attractivité de la tour en ouvrant au maximum le pied de tour, car nous trouvions que les abords n’étaient pas du tout chaleureux, et que la décoration de l’intérieur n’était pas très séduisante », termine-t-il. L’entrée de la tour sera ainsi coiffée d’une casquette en béton fibré. La mise en place se fait en deux temps, une première moitié sera prête fin novembre, l’autre moitié début 2019.

« Entre la fin des travaux, et l’aménagement des locaux par les locataires, nos services seront ouverts au public au deuxième semestre 2019. Il y aura trois commerces, un café chic et parisien, un restaurant de 1 000 m² et une salle de sport très haut de gamme de 1 200 m², bien au-dessus de l’offre des concurrents présents à la Défense », avance-t-il.

« A titre personnel, je pense que c’est une réponse intéressante à l’obsolescence des tours. La tour Europe fut l’une des premières tours construite à la Défense, et là, on la remet au goût du jour », poursuit Michael Hameau, qui confie également avoir reçu le soutien de l’établissement public Paris la Défense : « On souhaite humaniser la Défense, et réussir à faire rester les salariés après leur journée de travail, […] là-dessus, on est en phase avec eux. »