A la sortie de la station de métro Esplanade, au vide donnant sur le pont de Neuilly se sont désormais substitués un restaurant Bioburger ainsi qu’un espace de travail alternatif comprenant un café. Ces deux enseignes ont ouvert en septembre sans fanfare ni trompettes, faute d’inauguration pour l’instant de l’espace Oxygen. Ce dernier, devant regrouper à terme sous, comme sur la dalle, 2 000 m² de commerces et 800 m² de terrasses, n’est en effet pas encore officiellement ouvert, le chantier se poursuivant au niveau situé au-dessus des clients.

Les premières enseignes ouvertes au niveau inférieur attendent, elles, désormais leurs clients, à l’instar d’Icône, un espace de « coolworking », où l’on peut travailler, prendre un café ou encore se faire couper les cheveux, qui a ouvert le 10 septembre. Ceux-ci ont cependant répondu en venant déjà nombreux au fast-food à prétention écologique Bioburger. Depuis lundi 24 septembre, la jeune société, qui possède des espaces en propre comme franchisés, a ouvert son nouveau « restaurant amiral », le plus grand de la chaîne avec ses 80 couverts assis à l’intérieur.

« J’ai entendu parler du restaurant par une collègue de bureau, glisse Stéphane, jeune cadre trentenaire en costume-cravate, attablé à la terrasse deux jours après son ouverture. C’est vrai que c’est un endroit où je n’allais pas forcément avant, pourtant, je ne bosse pas loin. Mais les burgers sont bons et le spot est sympa, je pense revenir. » Un autre trentenaire se réjouit de pouvoir désormais déjeuner à un endroit jusque-là pas vraiment accueillant. « On a la vue sur Neuilly et l’entrée de Paris, c’est pas mal pour une coupure quand même, non ? », sourit-il.

« Cette sortie de métro, c’est juste une sortie de métro, c’est presque glauque », admet le directeur-associé et cofondateur du tiers-lieu Icone, Cédric le Forestier, mercredi dernier. « Je veux rendre l’entrée d’Icône plus attrayante, plus lisible, rendre l’endroit clivant par rapport aux standards de la Défense, poursuit le jeune chef d’entreprise d’une trentaine d’années. C’est quelque chose sur laquelle on essaye de travailler. »

Pour le gestionnaire du quartier d’affaires, Paris La Défense, l’objectif était de transformer en lieu de travail, de vie et de fête cet espace promis comme végétalisé. Jusque-là plus utilisé sous la dalle, et planté de quelques vignes au-dessus, ce projet confié au promoteur Altarea cogedim, conçu par l’architecte Stéphane Malka, regroupera à terme six sociétés. Au niveau inférieur ne restent plus qu’à ouvrir une pizzeria Marco marco et un bar à salade Prairie.

Si l’ouverture de l’ensemble de ce complexe d’un nouveau genre était prévue pour la fin de l’été, les trois enseignes de la partie supérieure de la dalle sont encore en chantier. Elles devraient entrer en activité d’ici au début de l’année prochaine. S’y trouveront Nodd, un bar à afterwork et Octopus, un restaurant tenu par la Maison Rostand, le restaurant français gastronomique du 17e arrondissement de Paris.

Depuis lundi 24 septembre, Bioburger a ouvert son nouveau « restaurant amiral », le plus grand de la chaîne avec ses 80 couverts assis à l’intérieur.

Les deux enseignes déjà ouvertes, mais dans une certaine discrétion, connaissent des succès très différents. Mercredi midi, le fast-food à prétention écologique connaît déjà une forte affluence en son troisième jour d’ouverture. Quelque 200 burgers y sont ainsi servis pendant le « rush » du déjeuner, et une quinzaine d’employés s’affairent derrière le comptoir.

L’ambiance est beaucoup plus calme à l’Icône, où une vingtaine de personnes travaillent dans une ambiance feutrée. « C’est notre pic d’activité depuis l’ouverture », note son cofondateur. « Mais c’est normal, poursuit-il. On n’a pas du tout lancé notre communication, on n’est même pas référencé sur Google, et si vous nous cherchez sur le GPS, vous ne nous trouverez pas ! »

L’intérieur de cet espace bigarré détonne. Elle abrite la Barbière de Paris, coiffeur et barbier masculin qui possède déjà quatre salons à Paris. En parcourant l’endroit, depuis l’entrée épurée jusqu’à une salle de réunion rococo en passant par de surprenantes toilettes à paillettes, le visiteur découvre un concept store aux objets insolites, façon cabinet de curiosités. Il peut aussi profiter d’un café de l’enseigne Coutume, torréfacteur parisien haut de gamme.

Bioburger, voisin du tiers-lieu centré sur un travail un peu alternatif, joue aussi sur des thèmes tendances. Comme son nom le suggère, la chaîne de restauration rapide offre des produits qu’elle garantit 100 % bio. Les deux jeunes fondateurs de l’entreprise, Louis Frack et Anthony Darré, sont partis pour lancer leur entreprise en 2011 de l’idée qu’un « bon burger est forcément bio », indique la responsable de la communication, Célia Refalo. En créant leur nouveau restaurant de référence à la Défense, il signent d’ailleurs un « retour aux origines », poursuit-elle.

« Ils étaient encore étudiants à l’EDC (ex-Ecole des cadres, une école de commerce située à 300 m au Nord de la station de métro Esplanade, Ndlr) juste à côté il y a quelques années, rappelle en effet Célia Refalo de la genèse de leur société. Le midi, quand ils voulaient manger un burger, il n’y avait que le Mc Do à l’époque. Et pour eux, que ce soit par éducation ou par conviction, ils ont toujours cru qu’un bon burger, c’est un burger bio, donc ils n’étaient pas satisfaits. »

Les boissons sont donc des recettes « maisons », limonades des thés glacés constitués d’extraits de plantes, de sucre et d’eau. Les pommes de terre, fièrement disposées dans des caisses en bois à gauche de l’entrée, viennent d’une coopérative du Nord de la France. « La viande vient d’éleveurs bio de l’ouest de la France et le gouda d’une petite ferme tenue par un couple de Hollandais installés en Mayenne », détaille la responsable de la communication du restaurant.