C’étaient des « appartements » aménagés dans les caves et au rez-de-chaussée de l’ancien hôtel rueillois l’Espérance. Des logements insalubres et minuscules, parfois sans fenêtre, toujours humides, qu’Achour M., 76 ans a loués à des personnes dans le besoin de 2014 à 2021. Selon Le Parisien, la dizaine de locataires victimes de ce marchand de sommeil, qui vivait là sans aucun bail, étaient « des demandeurs d’emploi, des travailleurs précaires, des bénéficiaires du RSA, des travailleurs sans papier ou des personnes vulnérables placées sous curatelle renforcée ».

Ce sont les problèmes de santé d’un des locataires, Amar, victime de complication suite à une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), qui a mené à l’ouverte d’une enquête, avec en suspect n°1 : le gérant de la SARL Lakanal. Il comparaissait au tribunal de Nanterre en octobre 2022 pour avoir « soumis des personnes vulnérables et en situation précaire à des conditions d’hébergement indignes ». L’inspecteur de l’agence régionale de santé (ARS) avait témoigné au procès, expliquant : « La hauteur sous plafond (d’un logement, Ndlr) doit être au minimum de 2,30 mètres. Là, on en était loin. Pour un homme d’une taille normale, il était même difficile de s’y tenir debout ». En effet, dans les locaux loués par Achour M., la hauteur sous plafond était comprise entre 1,87 mètre et 2,01 mètres.

Six mois de prison ferme et 30 000 euros d’amende avaient été réclamés à l’encontre du marchand de sable de Rueil-Malmaison. Il a finalement été condamné, le 14 novembre, à 18 mois de prison assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans. Il devra également s’acquitter d’une amende de 20 000 euros. Sur la dizaine de locataires, cinq avaient porté plainte, mais seuls les deux locataires qui s’étaient constitués partie civile seront indemnisés. L’un à hauteur de 12 000 euros, l’autre, précise Le Parisien, devra patienter jusqu’au 23 janvier prochain « et le renvoi sur intérêt civil » pour connaître le montant de ses ­indemnités.