Comment trouver facilement des activités quand on est âgé et que l’on habite Colombes ? Comment faire pour une jeune mère de Puteaux démunie financièrement ou en détresse psychologique ? Où un bénévole souhaitant aider les plus démunis de la Défense peut-il se rendre ? Quelle association délivre des paniers de légumes bio à Courbevoie ? Il est possible d’aller respectivement à l’UNRPA de Colombes, à l’espace bébé-maman de la Croix-rouge putéolienne, à la Maison de l’amitié de la Défense, et enfin à l’association Bio devant Courbevoie.

Mais comment retrouver tous ces services, souvent gratuits, sans devoir éplucher les moteurs de recherche ? Au départ, il s’agissait pour les travailleurs sociaux d’un recensement des services gratuits auxquels les plus précaires pouvaient accéder. Puis d’un guide papier strictement interne, dédié à expliquer de manière claire et exhaustive à leurs collègues en quoi ils consistaient et comment ils pouvaient servir aux bénéficiaires des services sociaux des Hauts-de-Seine. C’est désormais un guide complet en ligne, accessible à tous sur le-wic.com, bientôt accompagné d’une carte interactive.

Ce site internet, réalisé par le conseil départemental des Hauts-de-Seine, souffre encore de quelques bugs mais propose déjà plus d’une centaine de services collaboratifs, participatifs ou solidaires, accessibles à tous où réservés aux personnes les plus en difficultés. Il a été lancé et présenté par des travailleurs sociaux le 19 mars dernier à l’espace culturel de la Défense, l’Alternatif, dans le cadre de la première Journée de l’innovation collaborative.

« Pour ce projet, nous sommes vraiment partis du contenu du Guide des initiatives collaboratives, qui avait pour origine le travail social, rappelle le chef du service web du Département, chargé de transformer un document papier en base de données en ligne, aux entrées modérées par des travailleurs sociaux, et fonctionnant par mot-clé, par thème ou par commune. Il est ouvert à tous, aux travailleurs sociaux qui peuvent y retrouver des ressources sérieuses, mais aussi aux autres, et aux porteurs de projets. »

Au départ, il s’agissait pour les travailleurs sociaux d’un recensement des services auxquels les précaires pouvaient accéder. Puis d’un guide papier interne. C’est désormais un guide complet en ligne.

Ce jour-là, des travailleurs sociaux et une mère de famille bénéficiaire racontent le chemin ayant abouti à ce « Web des initiatives collaboratives » (Wic) face au public présent à l’Alternatif. « Je cherche à rendre mes enfants heureux avec le peu que je puisse leur donner, témoigne cette mère isolée de cinq enfants de 10 ans à 23 ans, vivant à l’hôtel. J’ai toqué à toutes les portes, chaque porte mène à une autre porte, à des associations humanitaires. »

Au départ, il s’agissait pour les travailleurs sociaux d’un recensement des services auxquels les précaires pouvaient accéder. Puis d’un guide papier interne. C’est désormais un guide complet en ligne.

Aux côtés de son assistante sociale, cette couturière raconte son parcours de précarité, mais aussi l’aide des nombreuses structures associatives existantes : « Le Secours populaire et le Secours catholique m’ont soutenue moralement, car il y a beaucoup de problèmes vis-à-vis du 115, les Restos du coeur donnent beaucoup, l’association Page aide beaucoup de jeunes en difficulté, dont mon enfant de 14 ans qui souffre psychologiquement, il y a l’épicerie solidaire… »

Pour les travailleurs sociaux des Hauts-de-Seine, les structures associatives d’entraide et les entreprises du secteur de l’économie sociale et solidaire, telles que les ressourceries, les ateliers de réparation bénévoles ou les loueurs de vélos de récupération ont un avantage supplémentaire. Elles « ne sont pas stigmatisantes » pour leurs bénéficiaires car « tout le monde les utilise », témoigne l’une d’elles. Alors, si « le Wic n’est pas une fin en soi », et « ne résoudra pas tous les problèmes », il permet de « développer une autre manière de consommer, de vivre et de trouver sa place ». Précaire ou non.