Il a rejoint le groupe Unibail-Rodamco-Westfield en 2011. Jonathan Toulemonde, ancien directeur des centres Westfield V2, à Villeneuve d’Ascq, et Parly 2 dans les Yvelines, a posé ses bagages à la Défense en mars 2022. Aujourd’hui directeur des 4 Temps et du Cnit, il veut donner aux deux centres du quartier d’affaires un visage « plus humain ».

« C’est le plus grand centre commercial d’Europe à bien des égards », et « un site à part » qu’il nous avoue être très content de prendre en charge. Ce diplômé de l’École Supérieure de Commerce d’Amiens a pris la place de Thibault Desmidt, à un moment où le Covid semblait derrière nous. Aujourd’hui, il oeuvre à « insuffler une énergie différente que celle connue pendant la pandémie », avec la volonté d’offrir au Westfield Les 4 Temps et au Cnit « une identité propre ».

Dans sa ligne de mire, plusieurs grands axes importants, comme la sécurité, l’écologie, la proximité et le mieux-vivre ensemble. Le communiqué de presse annonçant son arrivée évoquait sa volonté de « continuer à faire rayonner la diversité des enseignes et l’excellence des services proposés » et pour ça, Jonathan Toulemonde en est convaincu, « il faut s’ouvrir sur les villes qui nous entourent ». Puteaux, Nanterre, Neuilly-sur-Seine et Courbevoie… Le nouveau directeur veut, à l’inverse du dicton, unir pour mieux régner.

Côté sécurité, impossible de ne pas évoquer le drame qui a récemment secoué le quartier d’affaires : l’agression d’un vigile prestataire du centre, Youssop Nopadol. « Le suspect a été heureusement interpellé », rappelle Jonathan Toulemonde, évoquant depuis un travail « de fond » fait pour garantir la sécurité dans ses centres. Ainsi, il travaille main dans la main avec la Préfecture et le commissariat de La Défense, pour accompagner au mieux « un flux qui reprogresse fort ». En ce sens, le dispositif PC sécurité s’appuie sur une télésurveillance renforcée.

Les effectifs sont, eux aussi, renforcés « en journée et en soirée », avec « deux rondes de policiers par semaine » et la présence de militaires. Même travail effectué dans les parkings par l’entreprise gestionnaire Q-Park. Ce travail collaboratif sur la sécurité, pour Jonathan Toulemonde, il passe aussi par « un meilleur fléchage des gens dans le besoin ». D’un côté, il y a donc l’aspect sécurité pure, avec des renforts humains et technologiques, mais de l’autre, il y a l’aspect solidaire.

Pour ça, le jeune directeur peut compter sur l’aide apportée par La Maison de l’Amitié, qui depuis dix ans « va à la rencontre des personnes en situation de grande précarité et isolées qui vivent ou passent à la Défense », peut-on lire sur le site internet de l’association. « L’idée, c’est d’orienter les nécessiteux, de leur dire : allez là-bas, il y a telle structure qui peut vous aider », explique Jonathan Toulemonde. En ce sens, La Maison de l’Amitié a ouvert, dans le centre d’affaires, le premier restaurant solidaire et écoresponsable de La Défense. Ce restaurant est un lieu d’échange où les personnes dans le besoin, habitants et salariés peuvent s’installer à la même table.

Surtout, « et c’était l’enseigne la plus demandée par nos clients » un concept-store Bershka de 1 000 m2 a ouvert le 10 juin, qui fait déjà des records de chiffre d’affaires.

L’adage « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin », semble correspondre parfaitement à la politique du nouveau directeur du Westfield Les 4 Temps et du Cnit. Il le dit lui-même, « on communique beaucoup avec les Comité Social et Économique (CSE) des entreprises présentes sur site. » Il faut dire que la stratégie d’Unibail-Rodamco-Westfield en termes d’actions sociales et d’engagements RSE (responsabilité sociétale des entreprises) est claire : à travers la politique « Better Places 2030 », le groupe ambitionne de devenir un exemple en la matière.

Cette ambition, elle passe, selon Jonathan Toulemonde par « une meilleure communication avec nos villes et nos communautés », notamment dans un souci d’inclusion de l’art et de la culture dans les centres et sur le Parvis, « pour créer du lien »… Mais elle passe aussi par une volonté forte de « reverdir ». Si beaucoup du travail pour améliorer l’efficacité écologique des centres n’est pas visible des visiteurs, notamment « les diagnostics énergétiques » réguliers et la volonté du groupe de réduire de 50 % ses émissions de gaz à effet de serre, certaines actions seront bien visibles. Pour le Cnit, en travaux depuis 2016, Jonathan Toulemonde et ses équipes travaillent avec les Fermes de Gally, basées dans les Yvelines, « pour trouver les bonnes plantes à intégrer à l’intérieur du Cnit, celles qui supportent le mieux une faible luminosité ». Une végétalisation de l’intérieur donc, qui fait écho au projet « Le Parc », porté par Paris La Défense, de faire de l’Esplanade un vaste jardin.

« Avant, La Défense était centrée sur elle-même, aujourd’hui, on veut en faire un lieu de vie plus humain et vert, avec plus d’offres outdoor » nous confie Jonathan Toulemonde. Se tourner vers l’extérieur donc, comme les visiteurs et salariés peuvent le faire en s’installant sur La Terrasse. Cet espace éphémère et convivial de 550 m2, créé sur le toit de Westfield Les 4 Temps, sera ouvert jusqu’au 31 août. Pour continuer dans cette dynamique d’ouverture, nous explique le directeur, lumière est notamment faite sur la liaison Est-Ouest, « qui va accueillir 620  000 visiteurs par an ».

Et puis il y a le nouveau public attiré par la Paris La Défense Arena, les futurs occupants de la Tour Hekla … De nombreux changements et un avenir prometteur dont Jonathan Toulemonde se réjouit, ravi de pouvoir participer à le façonner en « mettant l’accent sur les mobilités douces » et sur « le local ».

Qui dit nouveau directeur et nouvelles équipes… dit nouveaux projets. Récemment, Westfield Les 4 Temps a subi trois grandes transformations : les travaux de la Clairière, la restructuration du local qui accueillait Castorama et l’agrandissement de la zone devant le magasin Picwictoys. Aujourd’hui, la Clairière est habillée d’un dôme en verre qui laisse entrer la lumière, le rez-de-chaussée de l’ancien Castorama héberge une grande boutique Zara ultra design, et bientôt, l’étage sera investi par un immense H&M. « On va aussi y implanter un projet, qu’on dévoilera prochainement, en lien avec le loisir et le sport », nous glisse Jonathan Toulemonde.

D’ailleurs, le nouveau directeur continue de repenser l’espace, avec un nouvel habillage en béton brut pour les plafonds (pour un aperçu, filez au nouveau Zadig et Voltaire) et une nouvelle passerelle actuellement en construction au niveau 2.

Du côté du cinéma, les gourmets ne savent plus où donner de la tête. L’espace restauration du niveau 1, « un projet qui se développe », a des airs de Food Market. Son offre, déjà variée et généreuse, vient de s’enrichir de deux enseignes aux identités visuelles et culinaires fortes, Doppio Malto et Monkey Market. Et puisqu’on vient évidemment dans un centre commercial pour faire du shopping, Vorwerk s’est installé avec ses produits Thermomix® et Kobold, ainsi que Zadig & Voltaire ou encore Havaïanas. Surtout, « et c’était l’enseigne la plus demandée par nos clients » un concept-store Bershka de 1 000 m2 a ouvert le 10 juin, qui fait déjà des records de chiffre d’affaires.

Des commerces ouvrent, d’autres arrivent bientôt – un Victoria Secret’s d’ici à la fin de l’année – et d’autres ferment… Mais « la vacance est extrêmement faible » affirme Jonathan Toulemonde. Les locations de la dizaine de locaux actuellement vides sont en cours de négociation. Seul l’avenir de l’immense espace occupé par le magasin de jouet Picwictoys, qui a soudainement fermé le 6  juillet, reste flou. Mais pas de quoi s’inquiéter, le quartier d’affaires de la Défense et ses centres commerciaux sont en perpétuelle évolution ! D’ailleurs, le nouveau directeur continue de repenser l’espace, avec un nouvel habillage en béton brut pour les plafonds (pour un aperçu, filez au nouveau Zadig et Voltaire) et une nouvelle passerelle actuellement en construction au niveau 2.

L’avenir de Westfield les 4 Temps et du Cnit ? Il semble difficile à visualiser tant le champ des possibles est vaste… Mais d’un point de vue esthétique, Jonathan Toulemonde le veut « plus minéral, urbain et vert ». Enfin, d’un point de vue plus global, il espère en faire « un lieu de vie » au centre duquel l’humain sera roi.

CREDITS PHOTOS : LA GAZETTE DE LA DEFENSE