Début octobre, les riverains des places des Dominos et des Saisons, quartier situé derrière les tours First et Alto, se sont plaints du bruit provenant du restaurant asiatique Dynasty les soirs de week-end. Un constat que réfute le gérant du restaurant. Paris La Défense, l’établissement public gestionnaire du quartier d’affaires doit ainsi faire le grand écart entre le besoin de calme des résidents et la nécessité de redonner vie au quartier.

Pour les habitants du quartier des Saisons, dont l’appartement est à proximité du restaurant le Dynasty situé sur la place des Dominos, la musique du restaurant et les cris des clients qui fument ou quittent les lieux deviennent de plus en plus dérangeants. Samedi 17 novembre, à 23 heures, la soirée karaoké organisée par le restaurant bat son plein.

Les basses résonnent accompagnées par le chant des clients. Les premiers convives commencent à partir. Devant le restaurant, les clients parlent fort, rigolent et les enfants crient. L’écho de la place amplifie le bruit. « Chaque vendredi soir et samedi soir, c’est ainsi et cela va jusqu’à une heure du matin parfois, confie un habitant du square Saisons croisé ce soir-là, qui loge au troisième étage. Nos fenêtres donnent sur le restaurant et ça résonne ».

« Chaque week-end, c’est le bordel ! », fulmine une habitante à propos du restaurant lors d’une réunion publique organisée par Paris La Défense le 8 octobre dernier. « L’été, c’est insupportable, car les gamins courent et crient sur la place jusqu’à minuit », ajoute-t-elle.

Une habitante du square Saisons n’a pas hésité à appeler le restaurant pour leur demander de baisser : « Ils ont mis la musique encore plus fort… ». Un autre week-end, alors que le bruit serait à son paroxysme, la retraitée est descendue directement au restaurant pour leur demander de baisser.

« Je suis entrée dans le restaurant pour leur demander d’arrêter, se souvient-elle. La patronne m’a attrapée par le bras et m’a tirée de force jusque dans mon hall d’immeuble, c’est un voisin qui nous a séparés. » Le gérant, joint par téléphone, tempère : « Il y a une seule dame qui habite en face qui n’est pas contente ».

« La musique est extrêmement forte chaque samedi avec des boums, boums, boums », précise-t-elle. Selon le gérant, une déclaration à la préfecture a été faite et les services de la préfecture seraient même venus faire des mesures qui auraient noté « un bruit inférieur de 6 ou 7 décibels » à la limite en vigueur.

Le patron du restaurant tient à rappeler qu’il a « une autorisation administrative valable jusqu’à deux heures du matin, mais nous baissons la musique dès 22 h 30 ». Selon lui, le bruit le week-end proviendrait des « Air bnb qui sont loués par des dizaines de jeunes le week-end ».

« Notre restaurant anime le quartier », insiste le restaurateur. Un quartier laissé pour compte dans l’attente de la construction des tours Hermitage Plaza, un projet d’hôtels et d’appartements dans les rampes depuis 2007 qui ne verra finalement pas le jour. L’établissement public gestionnaire et aménageur du quartier d’affaires, Paris La Défense, s’efforce de réhabiliter le quartier depuis octobre.

« Cela remplace une petite épicerie, explique une autre habitante, dont l’appartement ne donne pourtant pas sur le restaurant. On est allé tester le restaurant avec mon mari : ils sont aimables comme des portes de prison et la bouffe est dégueulasse donc ils ont besoin de ces soirées à thèmes le week-end pour gagner de l’argent ».

« Il y a eu une véritable perte d’activité avec les évacuations des bâtiments Damiers, Anjou, etc… » déplorait lors de la réunion publique un représentant de Paris La Défense. « L’objectif est de ramener de la vie et qu’il se passe quelque chose pour que le quartier soit sympa à vivre ». Le projet serait de faire de la place Saisons, attenante à celle des Dominos, un vrai petit centre dynamique avec des boutiques et plus de restaurants.

« J’ai dû appeler la police municipale plusieurs fois tellement on ne pouvait pas dormir », déplore une habitante dont les fenêtres donnent sur le restaurant. Contactée, la police municipale rappelle qu’en cas de tapage nocturne « les agents se présentent, constatent les nuisances, mettent en demeure et si cela ne suffit pas sanctionnent (150 euros d’amende, Ndlr) ». La mairie précise : « En 2019, la police municipale est intervenue une seule fois » sans pouvoir indiquer si des sanctions ont été prises.