« Pollueur de la République », « Macron, président des pollueurs » ou encore « république des pollueurs ». De nombreuses pancartes placardées sur les murs des sociétés EDF, Société générale et Total ainsi qu’un « sitting » pour bloquer l’accès à ces mêmes entreprises, c’est l’opération coup de poing organisée par Greenpeace.

Ils tancent le soutien du président aux grandes entreprises et ont choisi la défense, car « c’est ici que se décide la politique climatique de la France, dans les bureaux des grands patrons », annonce sur Twitter, l’association écologiste des Amis de la Terre. La police a tenté, sans succès, de débloquer l’accès du siège de la Société générale en usant de gaz lacrymogène.

Arrivés dès 5 heures du matin, les manifestants ont surpris les agents de sécurité, qui confient « qu’il y avait déjà pas mal de monde ». Pourtant, plusieurs entreprises, dont la Société générale, se doutaient qu’une manifestation était dans les tuyaux.

« C’est ici que se décide la politique climatique de la France, dans les bureaux des grands patrons », clame l’association écologiste des Amis de la Terre.

« Cela fait une semaine qu’ils contrôlent les badges à l’entrée, alors que ce n’est d’habitude jamais le cas », confirme un employé de la banque. Certains manifestants auraient même fabriqué de faux badges pour duper la sécurité : « du coup les agents vérifient encore plus scrupuleusement », précise cet employé.

«On a choisi Total, qui est une des cibles aujourd’hui dans cette action de blocage de la république des pollueurs parce qu’elle fait partie des 20 entreprises qui émettent le plus de CO2 au monde. », assène cette militante de Greenpeace dans un direct diffusé sur Twitter avec le hashtag . « Il y a une alliance toxique », poursuit-elle, « car le gouvernement mange dans la main de ces entreprises et est incapable de résister aux pressions ».

Le directeur de Greenpeace annonce 2030 militants mobilisés pour cette journée. En début d’après-midi, la police, elle, en compte 700. L’opération semble toutefois avoir trouvé un écho médiatique sur les réseaux sociaux, car les militants ont également bloqué le ministère de la transition écologique. À 14 h, les forces de l’ordre ont réussi à déloger les manifestants situés devant la tour EDF.

Les manifestants auraient créé de faux badges pour duper les agents de sécurité au petit matin.

Le ministère de l’écologie François de Rugy a ainsi réagi sur Twitter à 9  h  40 : «  En s’en prenant au Président et au gouvernement français – et aux agents du ministère de l’écologie – ces militants radicaux se trompent de cible ! Interdiction de l’exploitation des hydrocarbures, fin de la production d’électricité par le charbon, loi énergie-climat, le gouvernement agit ».

À 11 h, Raphaël Glucksmann, candidat aux élections européennes de 2019 pour le mouvement politique Place publique, s’est lui insurgé contre les décisions du président Emmanuel Macron : «  La lutte contre le réchauffement climatique et pour la préservation de la biodiversité exige de s’attaquer aux principaux pollueurs. L’écologie « et en même temps » Total, cela ne marche pas. Soutien absolu à la mobilisation contre la république des pollueurs ».