Excédés par les pleurs de son nourrisson de deux mois, ce père a perdu patience, a « secoué » son enfant pour le faire taire, il en est mort. Signalé par l’hôpital, l’homme a été mis en examen pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Le parquet a demandé sa mise en détention provisoire, mais le juge des libertés et de la détention a finalement décidé de la placer sous contrôle judiciaire, rapporte Le Parisien.

Le drame s’est produit le 28 février dernier dans la matinée. L’homme était chez lui, accompagné de la nounou de l’enfant, à Boulogne-Billancourt. Dans sa chambre, le bébé ne s’arrêtait plus de pleurer. À tel point qu’il en avait des spasmes. Pratique malheureusement pas si rare, le père l’a pris entre ses mains et l’a secoué, croyant que cela arrêterait ses pleurs.

Hélas, les secousses ont été si violentes qu’elles ont laissé l’enfant quasiment sans vie. L’homme l’a alors emmené à l’hôpital Ambroise-Paré, qui l’a transféré dans l’hôpital Necker du XVe arrondissement parisien, qui compte un service de neurochirurgie pédiatrique spécialisé dans le syndrome du « bébé secoué ».

Les spécialistes ont alors pu constater les blessures, dont l’hématome sous-dural provoqué par le choc du cerveau contre la boîte crânienne, révélateur de la pratique du « bébé secoué ». L’hôpital a alors fait un signalement au parquet, comme le requiert la procédure, et la brigade des mineurs de la Sûreté territoriale a été chargée de l’enquête vendredi 1er mars.

Les policiers ont dû attendre mardi 5 mars au soir pour interroger le père, qui, pris de panique, s’était réfugié dans le Sud de la France, tandis que son bébé était en état de mort cérébrale. Il est revenu mardi soir pour constater la mort de son enfant à l’hôpital Necker, où il s’est fait interpeller, puis placé en garde à vue. Le juge l’a mis en examen jeudi. L’homme, qui reconnaît son geste, a été placé sous contrôle judiciaire.

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