Agressée en octobre dernier à la sortie d’une soirée étudiante au bar-restaurant La Quille, à Nanterre, la fille de Marine le Pen s’était retrouvée avec un nez cassé. Jeudi 14 février, ses deux agresseurs comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Nanterre, qui les a condamnés à une peine de 15 mois d’emprisonnement dont sept avec sursis, ainsi qu’au versement de dommages et intérêts, rapporte le Parisien.

Ils auront soutenu leur innocence jusqu’au bout, comme il l’avait déjà affirmé en garde à vue puis devant le juge. Mais leur version n’aura pas convaincu. Lors du procès, les deux amis affirment avoir passé la soirée à Paris avant de rejoindre La Quille : « On s’est posé en terrasse et on a bu une bière », se remémore l’un des deux accusés, « Après, il y avait du monde. C’était comme une ambiance de saloon, ça se battait de partout. On a décidé de partir. »

Arrêtés quelques minutes plus tard dans le quartier, suite à un contrôle d’identité, Pierre, le cousin de la fille de Marine le Pen, qui a également reçu des coups de la part des deux hommes, identifie les deux hommes depuis une voiture de police : « La police est arrivée. Contrôle d’identité. Puis une autre voiture de police est venue et j’ai entendu : positif ».

C’est grâce à l’identification de Pierre, qui était présent au procès, mais aussi au portrait donné par les témoins de la scène, que les deux hommes sont placés derrière les barreaux. Le cousin de la fille de Marine Le Pen relate également le déroulement des évènements : « La soirée s’est terminée vers 2 h. J’allais commander un taxi pour ma cousine et moi. Elle est retournée chercher sa veste. Après je l’ai vue discuter avec ces deux personnes ».

« Celui-là voulait réchauffer ma cousine », rapporte-t-il en pointant l’un des accusés du doigt. « Il lui met la main dans le dos. Je m’approche pour mettre un terme à la discussion et j’entends on va la tabasser. Je me retourne et je reçois un coup de poing au visage. J’étais sonné, je n’ai pas vu ce qu’il s’est passé avec ma cousine. » Poussé par les questions du président, le jeune homme ne tremble pas : « c’est ce monsieur avec la chemise blanche ».

Reste à déterminer si l’agression des deux jeunes, qui n’ont pas Le Pen dans leur nom de famille, était bien due, comme Marine le Pen a pu l’affirmer, à leur filiation. Pour Pierre, la thèse ne tient pas : « Justement, je n’en parle jamais. Ma cousine non plus. »

Le conseil d’un des deux accusés, Me Fabian Arakelian, n’a pas hésité à dénoncer dans sa plaidoirie une « récupération politique » de la présidente du mouvement Rassemblement national. Pour sa consœur, Mr Camille Martini, qui défendait l’autre accusé, c’est l’enquête qui aurait été menée trop vite : témoignages non concordants, et vérification de l’emploi du temps des accusés non faîte. Leurs plaidoiries n’auront pas tenu : les deux hommes ont été condamnés à de la prison ferme.