Pour la quatrième année consécutive, les présidents des Yvelines et des Hauts-de-Seine ont organisé leur cérémonie commune des vœux. Le 15 janvier, pour la première fois, celle-ci avait lieu dans les Yvelines, au Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, où plus d’un millier d’élus et de personnalités étaient rassemblés. Contrairement aux années précédentes, l’Yvelinois Pierre Bédier (LR) et son homologue altoséquanais Patrick Devedjian (LR) n’ont que peu fait mention de leur projet de fusion, préférant s’attarder sur les sujets nationaux rythmant l’actualité comme le grand débat national, les gilets jaunes ou le « millefeuilles » des collectivités locales.

La fusion des deux Départements, votée par les deux assemblées fin juin 2017, n’a en effet été que succinctement évoquée, les deux présidents étant toujours dans l’attente d’une réponse de l’État sur le sujet, seul à même d’accepter ou pas. « Le projet de fusion se poursuit, on a une inertie de l’État qui ne nous répond pas, regrette Pierre Bédier, interrogé à l’issue de son discours. La fusion a été décidée par nos deux Départements, donc progressivement on fusionne chaque année des services supplémentaires, c’est ce qu’on va faire cette année aussi. »

Peu de mentions également de l’avancée des derniers rapprochements de services au sein de l’Établissement public interdépartemental (EPI) 78-92, annoncés en juin 2018. Concernant le rapprochement de la gestion des collèges par exemple, « on avance sur ce sujet, comme sur d’autres », se contente de commenter le président du Département des Yvelines.

Mais plus que la fusion voulue pour les deux conseils départementaux qu’ils président, Patrick Devedjian et Pierre Bédier ont surtout adressé leurs vœux au gouvernement ce soir-là. Tous deux affichent leur scepticisme quant au grand débat national lancé le jour même, et en appellent plutôt à une plus grande liberté dans la gestion de leurs collectivités.

« Nos sociétés modernes doivent impérativement être décentralisées », estime Pierre Bédier, recevant ainsi les applaudissements d’une large partie des personnes présentes. Et Patrick Devedjian de compléter quelques minutes plus tard : « À supprimer tous les contre-pouvoirs, locaux, nationaux et syndicaux, le pouvoir présidentiel tend vers l’absolutisme mais devient aussi la cible unique de tous les mécontentements, de toutes les oppositions et il ne tarde pas à être paralysé. »

Les deux collectivités adoptent le moteur de recherche français Qwant

Un moteur de recherche français plutôt que le géant américain Google. Lors de la cérémonie des vœux communs des Yvelines et des Hauts-de-Seine, les deux collectivités ont fait savoir leur intention de déployer le moteur de recherche Qwant sur les postes informatiques des sites départementaux dès la fin janvier. Un moteur de recherche qui n’intègre pas de dispositif de traçage à des fins publicitaires, n’installe pas de cookie et ne conserve pas d’historique des recherches.

« Face à la recrudescence des attaques virtuelles et suite au renforcement du Réglement général sur la protection des données (RGPD), les deux collectivités ont fait le choix du moteur de recherche français Qwant pour les 8 000 ordinateurs de leurs collaborateurs (3 000 dans les Yvelines et 5 000 dans les Hauts-de-Seine, Ndlr) », indique un communiqué commun des deux Départements.

Le déploiement ne concerne pas pour l’instant les collèges des deux départements : une version adaptée, Qwant school, est actuellement testée dans quatre établissements altoséquanais. Si l’expérimentation s’avère concluante, ce « moteur de recherche sera déployé dans l’ensemble des collèges des deux départements », annonce le communiqué. Ce dernier souligne que « Qwant school permet un filtrage des contenus violents et pornographiques, une mise en avant des contenus éducatifs et spécialisés, des actualités choisies pour les enfants ».

PHOTO : LA GAZETTE DE LA DEFENSE