Un homme a escaladé six fois la tour Engie à main nues

La tour Engie, dans le quartier d’affaires de la Défense, c’est « une grande feuille de verre de 200 m de hauteur », peut-on lire sur le site de Paris La Défense. Trente-sept étages en tout, qu’on a déjà du mal à s’imaginer grimper à pied… et qu’on s’imagine encore moins gravir par l’extérieur, en escaladant la façade. Pourtant cet exploit a été réalisé plusieurs fois dans l’histoire. La première fois, c’était en 2010. Cette année-là, un certain Alain Robert, plus connu comme « le Spiderman français », s’élance à main nu sur la façade de la tour alors baptisée « GDF Suez ».

Celui qui passait plusieurs jours dans le coma, en 1982, suite à une chute de 15 m, a l’ascension et les hauteurs dans la peau. Malgré une invalidité de 66 %, il s’amuse depuis 1994 à gravir les plus hautes tours du monde. Deux de ses premières se trouvaient d’ailleurs déjà à la Défense ! Il y a vingt-huit ans, l’homme araignée escaladait dans la même année la Tour Elf-Aquitaine (actuelle tour Total Coupole), haute de 187 m, les 120 m de la tour Franklin et, entre autres buildings américains, l’Empire State Building et ses 381 m… Tout de même !

Ses problèmes d’oreille interne ? Alain Robert n’en a que faire. « Le physique, ça se dompte » expliquait-il dans une interview à Téléstar, en 2016. « Le vertige, je le contrôle. Ce n’est pas lui qui me fera tomber. » C’est donc par la seule force de ses bras, de ses jambes, et surtout de son mental, que l’homme est retourné six fois caresser le sommet de la tour Engie. Parfois, c’est pour le plaisir, l’adrénaline, d’autres fois, pour défendre des causes qui lui tiennent à cœur. En 2015, c’était pour un « système bancaire plus transparent ». Il avait alors attaché une banderole à la tour, sur laquelle on pouvait lire « rien à cacher ».

En 2016, il faisait à nouveau l’ascension, en 55 min, pour soutenir Jacqueline Sauvage. La dernière fois, c’était en 2019, une escalade cette fois vouée à mettre en lumière l’état de Notre-Dame de Paris et l’urgence de sa restauration… C’était un mois avant le terrible incendie qui a détruit en partie la cathédrale. Depuis, un homme de 20 ans a mis ses pieds et ses mains dans les traces d’Alain Robert. En 2020, Marcin Banot, « le Spiderman polonais », gravissait la tour Engie. De retour les pieds sur terre, il s’était fait interpeller par la police et avait été placé en garde à vue pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Depuis, plus personne n’a tenté cette expérience… vertigineuse.