Cité éducative du Parc : La Ville obtient officiellement le label

Après avoir échoué l’an passé, la municipalité a obtenu, de la part de l’État, la labellisation Cité éducative, synonyme du déblocage d’une enveloppe de 1,3 million d’euros censés permettre, entre autres, le financement de la rénovation d’un certain nombre de classes dans le secteur du Parc Sud. La secrétaire d’État à l’Éducation prioritaire, Nathalie Elimas, le préfet Laurent Hottiaux ou encore le maire Patrick Jarry étaient réunis le mardi 12 octobre dernier, dans le collège fraîchement réhabilité Paul Eluard, pour signer la convention triennale encadrant les modalités du label.

« On était évidemment déçus de ne pas avoir été retenus parmi les premiers choix, c’était injuste d’autant que la situation était assez difficile au Collège Evariste Galois, lancera encore amer Patrick Jarry à la secrétaire d’État durant la table ronde organisée sur le projet pédagogique du Collège Paul Eluard. Mais, nous sommes heureux que vous ayez choisi Nanterre pour cette deuxième vague de certifications ».

La situation semblait en effet l’imposer. La principale du collège dresse un bilan peu glorieux de l’insertion professionnelle des jeunes après leur sortie du système éducatif, « avec un chômage en hausse et un échec scolaire qui reste important ». Se basant sur une étude diagnostique, elle a pointé la responsabilité des familles habitant Nanterre et préférant placer leurs enfants dans des établissements scolaires mieux côtés dans les villes alentours.

« Les familles qui fuient le secteur se livrent assez librement sur leur choix de ne pas fréquenter l’établissement, expliquera-t-elle. La première raison invoquée, c’est la recherche d’excellente pédagogique et la seconde raison est de trouver un climat scolaire très serein ».

Largement issue de l’immigration, la jeunesse du Parc Sud, son niveau scolaire moyen et le climat qu’elle fait régner dans certaines classes fait fuir de bons élèves qui lorgnent sur les écoles, collèges et lycées de Neuilly-sur-Seine, Garches, Rueil-Malmaison ou Levallois. « Si une ville mixte n’est pas capable de relever ce défi, eh bien la République échouera », conclura Patrick Jarry.

Au-delà du contenu pédagogique et des conditions matérielles de l’enseignement dans le secteur du Parc Sud, toute relance de l’attractivité des écoles de la ville suppose aussi un questionnement autour du rôle et de l’influence des parents dans l’éducation de leurs enfants. Il faudra « accompagner les familles vers la co-éducation et la coparentalité et leur réaffirmer les valeurs de la République, soulignera dans un langage diplomatique la principale du collège. Il est clair que certaines familles ont une certaine méconnaissance de ces valeurs… ».

Plusieurs pistes ont été avancées concernant le programme pédagogique. Grâce à des ateliers théâtres construits en lien avec le CDN des Amandiers et allant jusqu’à 40 heures par an pour les élèves du collège, le direction pense avoir trouvé un moyen d’utiliser « la force émancipatrice du théâtre » pour asseoir l’enseignement des fondamentaux, notamment en compréhension et en production écrite. Malgré le faible niveau de certains élèves, l’objectif est de les pousser à « devenir acteur de leurs propre apprentissage ».

L’accent va également être mis sur la dispense de langues étrangères, avec comme projet l’ouverture à la rentrée prochaine d’une classe internationale anglais-italien. Une initiative saluée par la secrétaire d’État. « Quand on vient d’ailleurs, dira Nathalie Elimas, en notant la diversité d’origine des élèves dans l’établissement, et que l’on est passé par le français, il y a cette plasticité qu’il faut travailler pour les emmener vers d’autres langues ».

Malgré le passage de 80 à 126 cités éducatives à la rentrée 2021, le gouvernement entend encore muscler son dispositif d’aides aux établissements situés en zone d’éducation prioritaire REP et REP+. En septembre prochain, ce sont 200 labels qui devraient avoir été distribués sur l’ensemble du territoire, en priorité dans des zones urbaines mais également en zones rurales.

« Les cités éducatives, ce n’est pas un dispositif, c’est une méthode de travail en réalité, explicitera la secrétaire d’État. C’est l’écosystème que l’on bâtit sur le territoire pour les 0-25 ans en identifiant tous les acteurs et en les mettant autour de la table ».

Demeure un acteur regretté aux abonnés absents : l’acteur économique, particulièrement indispensable pour l’insertion des 18-25 ans. Et ce, même à Nanterre, à proximité du premier quartier d’affaires européen.

CRÉDIT PHOTO :
LA GAZETTE DE LA DÉFENSE

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