Condamné pour avoir blessé un policier lors de son interpellation

Baron présumé de la cocaïne à Paris, l’homme a résisté à son interpellation, blessant un capitaine de police. Il a été condamné vendredi 9 novembre à deux ans de prison ferme.

C’est presque une broutille pour Kamel Berkaoui, qui risque gros suite au démantèlement d’un vaste réseau d’importation de cocaïne depuis la République Dominicaine, affaire pour laquelle il sera jugé à Paris au début de l’année 2019. Il comparaissait cette fois à Nanterre, vendredi 9 novembre, pour avoir résisté à son arrestation le 25 janvier 2015 à Saint-Cloud, blessant un capitaine de police qui s’était constitué partie civile. Les juges l’on condamné à deux ans de prison ferme, rapporte le Parisien.

A la barre, l’homme se veut lucide : « Je risque perpétuité pour la grosse affaire. » Il en profite alors pour nier les faits qui lui sont reprochés pour cette affaire qu’il considère plus mineure : « La première chose que j’ai dite, (pour le trafic de stupéfiant, Ndlr) c’est j’assume. Alors, je ne peux pas accepter d’être ici pour entendre que j’ai voulu renverser un policier. »

Lors de son interpellation, Kamel Berkaoui admet avoir été « stressé ». Et pour cause, deux policiers de la police aux frontières, qu’il avait réussi à corrompre, ne répondent plus au téléphone, après avoir récupéré deux valises contenant un total de 39 kg de cocaïne à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.

Les deux hommes viennent de se faire prendre en « flag » par leurs collègues de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS). Après une enquête de dix-huit mois, les hommes sont arrêtés alors qu’ils réceptionnent les valises de deux mules directement sur le tarmac de l’aéroport.

Le policier blessé commente : « Il sortait 40 kg de Roissy, ses comparses ne répondaient plus au téléphone… tout s’écroulait pour lui. » Il raconte ensuite qu’ « au moment de l’interpellation de Roissy, on a regardé la géolocalisation, on a vu que M. Berkaoui était à Saint-Cloud, commune de résidence d’un des policiers de la police aux frontières. »

En voiture, le capitaine tente de bloquer le véhicule de Kamel Berkaoui. Il sort de sa voiture de fonction, et s’approche de la portière du trafiquant présumé : «  Je l’ai ouverte, j’étais engagé. Il m’a regardé et a enclenché la marche arrière. » Il affirme avoir alors été traîné sur plusieurs mètres. Barkaoui est ensuite grièvement blessé par balle par une autre équipe de la police.

Il raconte sa version de l’interpellation : « Je sors de mon stationnement, je vois deux personnes en face de moi. J’étais en panique parce qu’il arrive sur ma gauche, à la portière. J’enclenche la marche arrière donc je tourne la tête… je ne le vois plus. » Le capitaine « me connaît depuis longtemps », souligne le prévenu : « Il sait que j’ai toujours été respectueux en garde à vue. Si j’étais si dangereux, ils ne seraient pas venus à deux, ils auraient attendu la BRI. »

Son avocat, Maître Hugues Vigier, tente tant bien que mal de défendre son client, arguant de « blessures involontaires », et poursuivant : « Ce n’est pas parce que l’intervention a été violente pour le policier que Monsieur Berkaoui a été violent. » L’argumentaire n’est toutefois pas retenu par les juges, qui condamnent Kamel Berkaoui à deux ans de prison ferme.

Articles similaires

Ce site internet utilise des cookies pour mesurer son audience.